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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

Clients et investisseurs sont les deux aiguillons qui imposent
l’enjeu Climat aux instances dirigeantes

Pour préparer le débat du 2 Octobre 2019, L’HebdodesAG a interrogé en amont les
personnes-clés. 145 contributions ont été recueillies entre le 5 et le 30 septembre 2019,
par une campagne d’entretiens téléphoniques de 20 mn à 30 mn et une consultation
en ligne ouverte à tous sur le site https://climat-gouvernance.hebdodesag.fr/.
Premier enseignement : le Climat est aujourd’hui perçu de façon défensive. La pression
vient en premier lieu de l’externe – les clients, et les partenaires financiers : les
banques qui financent l’entreprise, les investisseurs et les actionnaires individuels ; les
salariés et les autorités de marché ne viennent qu’ensuite. A cause de cette coloration
financière du débat, la dimension « risque » est hypertrophiée. Les autres enjeux
soulevés par le réchauffement climatique – opportunités, modifications des comportements
au quotidien – sont renvoyées à l’arrière plan.


Deuxième enseignement : les actions des entreprises sont encore peu visibles, même
en interne. 40% des interrogés ne savent pas si le risque Climat a été quantifié pour
leur entreprise – alors qu’il l’a été, dans la plupart des cas. La réduction des émissions
de CO2 est le seul indicateur de suivi cité, alors que les entreprises utilisent une palette
bien plus large.


Troisième enseignement : l’expertise sur le Climat n’est pas encore un incontournable
des instances dirigeantes – pourtant les investisseurs le demandent. Un signe que les
entreprises n’en font pas encore un enjeu stratégique ?
Enfin, les perspectives, pour l’instant, confirment cette tendance : les interrogés s’attendent
à un surcroît de fardeau réglementaire, et à une pression grandissante de
leurs actionnaires. En d’autres termes, ils s’attendent à ce que le Climat, perçu comme
risque financier, soit traité comme tel. Ils s’attendent également à ce que les ingénieurs
inventent de nouvelles technologies bas carbone, et que l’investissement des
entreprises s’y concentre. Aucun répondant n’a fait référence à des changements de
comportements individuels (écogestes, évolution du contenu du travail de chacun),
et aucun non plus n’a évoqué l’évolution des profils des personnes réunies au Comité
Exécutif ou au Conseil d’Administration. Le Climat, une affaire de financiers ?

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