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L’edito de Bénédicte Hautefort

Les (rares) IPO de 2019 : comment les fonds d’investissement s’affranchissent du qu’en-dira-t-on et nous donnent une belle leçon de pragmatisme

En cette fin d’année 2019 où toute la place veut croire à un redémarrage des IPO, les private equity nous donnent une belle leçon de pragmatisme, sur la façon dont ils modèlent la gouvernance des sociétés qu’ils introduisent en bourse. Ils s’affranchissent en effet des cadres doctrinaires et du qu’en dira-t-on pour revenir à deux questions fondamentales : à quoi sert mon Conseil d’Administration ? de quels profils ai-je besoin autour de la table ?

Ils n’ont pas peur de focaliser l’attention sur l’équipe dirigeante, à laquelle ils octroient le plus de pouvoirs possibles – notamment en choisissant le plus souvent le statut de « PDG » pour le dirigeant. Pas d’ « administrateur référent » par exemple chez les sociétés mises en bourse par un private equity.

Les fonds d’investissement ne craignent pas d’aller à contre-courant des doctrines développées pour les sociétés plus grandes, où les investisseurs institutionnels prônent la séparation des pouvoirs.

Deuxième enseignement à retenir des private equity : l’ouverture à l’international. Lorsqu’ils introduisent une société en bourse, ils élargissent le Conseil en faisant entrer un, ou même deux administrateurs nouveaux, indépendants et surtout internationaux, quelle que soit la taille de la société. Et de fait, les conseils des « midcaps » introduites en bourse cette année sont très internationaux – ce qui n’est pas le cas du plus important IPO de 2019, la Française des Jeux, qui a nommé cinq nouveaux administrateurs, tous français.

Pour finir, un décalage : alors que tout le CACAllTradable s’est concentré, depuis deux ans, sur le recrutement de femmes administratrices, les fonds n’ont pas eu d’état d’âme à introduire en bourse des sociétés qui étaient bien loin des 40% imposés par la loi Copé-Zimmermann. En d’autres termes, ils ont recherché d’abord des profils d’administrateurs, qui se sont révélés parfois des administratrices, dans cet ordre chronologique là et non l’inverse. Là aussi, une belle leçon de pragmatisme.

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