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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

Le bug informatique qui a induit plusieurs (22 émetteurs identifiés jusqu’ici, 40 peut-être estimés au total) erreurs de résultats de votes  cette année a déjà fait couler beaucoup d’encre. A chaque société qui publiait un avis rectificatif, une salve de coups de bâtons, pour souligner, quel paradoxe, son manque de transparence, alors même qu’il rectifiait, au contraire, l’erreur initiale. Prenant un raccourci, certains media ont affirmé que « les sociétés ont publié des résultats de vote faux ». L’émotion a été maximum le 1er Août, quand la rectification de ce fameux bug a conduit, chez Vinci, à rejeter la convention réglementée concernant le Président, convention qui avait été très contestée lors de son vote en Avril. Le fait de publier ce rectificatif, de surcroît, un 1er Août, date où de nombreux media sont en vacances, a porté tort à Vinci – qui pourtant n’avait pas le choix de la date.

Les sociétés ont pour la plupart très peu communiqué, très peu expliqué. Etonnamment, aucune société touchée n’a fait monter au créneau son CDO (Chief Digital Officer), alors que cela aurait sans doute contribué à rassurer l’opinion publique. Car il s’agit bien de la maîtrise des risques technologiques, et non de manipulation obscure des résultats de vote. On parle souvent de « risque cyber » (voir notre édition du 15 octobre 2018) ; on pense alors à des hackers, à des attaques, mais moins au risque de défaillance d’un système informatique, comme par exemple celui qui achemine les votes des actionnaires.

Les services titres l’ont bien compris, qui travaillent depuis longtemps sur la fiabilisation de ces transactions et le font savoir – Société Générale Securities Services, notamment, a testé la technologie blockchain dès Janvier 2018.

Le sujet, de toutes façons, va rester sur le haut de notre pile : le législateur prévoie, dès la loi PACTE un envoi de confirmation de vote à l’actionnaire qui aura voté – cela paraît simple, mais les intermédiaires sont tellement nombreux que c’est complexe. Mais l’enjeu est l’image de transparence de nos sociétés françaises !

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