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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort 

On attendait les contestataires sur la stratégie Climat, ils taclent sur la rémunération des dirigeants

Cette semaine, on attendait de pied ferme les activistes Climat. Ils sont venus, mais n’ont pas fait recette. A l’assemblée de la banque ING aux Pays-Bas, ils ont fait irruption en séance, brandi des pancartes, interrompu l’assemblée ; mais au final, toutes les résolutions ont été largement votées. Chez l’énergéticien allemand RWE, l’investisseur activiste Enkraft a demandé un vote des actionnaires sur la scission du lignite, considéré comme trop polluant ; la résolution a été rejetée par 98% des actionnaires. Et chez Mercialys, dans le calme et sans activistes, la stratégie Climat a été largement approuvée.

De façon plus générale, les putsch annoncés n’ont pas réussi. A l’assemblée de Generali,Philippe Donnet, venu de Vivendi, a été reconduit pour un troisième mandat, vainqueur d’une bataille de plusieurs mois contre ses deux actionnaires qui voulaient le remplacer : les magnats Caltagirone et Del Vecchio.

Les actionnaires ont préféré se mobiliser pour influer sur la gouvernance. A l’assemblée de Danone, la résolution proposée par Phitrust a bien failli passer (59% de votes pour, pour 66% minimum requis). Les actionnaires demandaient que le Président d’honneur,  Franck Riboud, ne participe pas systématiquement à tous les Conseils, mais seulement quand il est invité, vu qu’il n’est pas élu par les actionnaires. A l’assemblée de Danone, Géraldine Picaud, directrice financière de Holcim, n’a obtenu qu’un faible score. Au-delà de la France, la première assemblée de Mercedes Benz n’a obtenu que de courtes majorités pour les quitus du management et des administrateurs, un vote obligatoire en Allemagne.

Ils ont aussi attaqué, comme annoncé, sur le très traditionnel sujet de la rémunération des dirigeants. Les scores sont cette semaine historiquement bas, mais passent. A l’assemblée d’AXA, Thomas Buberl est contesté pour l’augmentation de sa rémunération fixe. A celle de Vivendi, ce sont 7 votes sur la rémunération des dirigeants qui sont approuvés à moins de 80%, comme pour Eurazeo ou encore M6, qui frôle le rejet, avec 8 votes entre 62% et 67%. A l’assemblée de Bouygues, les actionnaires ne votent qu’à 65%  la convention réglementée qui permet de rémunérer Martin Bouygues, alors qu’ils la votent, habituellement, très largement.

Nous sommes aujourd’hui à mi-saison. Encore un mois d’assemblées, et le 7 juin nous présenterons la synthèse Scalens 2022.

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