Promouvoir les meilleures pratiques des sociétés cotées

Informer

La veille de l'Hebdo des AG

L’Edito de Bénédicte Hautefort

Le 30 juin, Technicolor entérinera le spin-off de son activité historique

Technicolor vient de tenir son assemblée annuelle. C’est confirmé, le 30 juin, le groupe réunira de nouveau ses actionnaires pour entériner l’entrée en bourse de sa filiale « TCS », l’activité studio. Un épilogue chargé en émotion : ce qui quitte le groupe, c’est l’activité historique. Le fleuron d’Hollywood, acquis en 2000 par Thierry Breton, PDG de Thomson Multimedia et Franck Dangeard son directeur financier. Technicolor était spécialisé depuis 1915 dans la colorisation de films et la duplication de cassettes et DVD. Le but pour Thierry Breton était de compenser la chute des ventes de téléviseurs, qui n’arrivent pas à concurrencer les coûts chinois ; d’un coup, Thomson changeait de métier. Plus tard, Franck Dangeard, devenu PDG de Thomson Multimedia, vendra les téléviseurs aux Chinois, et mènera une politique intense d’acquisitions de studios : Thales Broadcast, Cirpack, Inventel, VCF, Canoplus et une vingtaine de sociétés rejoignent le groupe en quatre ans. Plusieurs ont déjà été revendues. En 2010, la mère prend le nom de la fille, et tout le groupe s’appelle Technicolor.

Mais une première attaque activiste survient en 2012, avec le fond Vector, qui s’impose dans la gouvernance. Les restructurations se succèdent, comme les scandales sur la rémunération des dirigeants, désormais définies par Vector depuis Seattle, très au-dessus des standards français, surtout pour une entreprise qui enchaîne les difficultés et les plans sociaux. Vector laisse la place à d’autres fonds, Angelo Gordon et Crédit Suisse.

Avec respectivement 13% et 11% du capital, ils pèsent à leur tour sur la gouvernance. Richard Moat arrive du Royaume-Uni comme directeur général fin 2019. Sa rémunération est deux fois moindre que celle de ses prédécesseurs, et sa mission est simple : redevenir rentable, même s’il faut couper des branches. Il a annoncé, ce printemps, les premiers pas vers la réussite : il restaure la profitabilité du groupe, restructure une nouvelle fois la dette, place une obligation pour 300 millions d’euros, vend les licences et brevets, pour 100 millions d’euros, et met en bourse Technicolor Creative Studios (TCS).

On attend à présent le prix proposé pour cette mise en bourse. En 2001, l’activité historique a été acquise pour plus de 2 milliards d’euros. 1,43 milliard d’euros en numéraire et 761 millions d’euros en actions. S’y sont rajoutés, depuis, plus de douze autres studios. Quelle sera la valeur proposée pour le tout, vingt ans plus tard ?

Le 30 juin, nous serons vos yeux et vos oreilles à cette assemblée historique.

Numéro en cours

Numéro précédents