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OVH : “La bourse c’est le rêve”; l’AG de la semaine, les 7 AG à venir

Mes AG de la semaine

OVH s’est coté à la bourse de Paris le 15 octobre 2021, et Octoba Klaba son président fondateur a annoncé la couleur : être coté à Paris, c’est bien plus que du financement. 

 « Nous avons fait cette introduction pour honorer tous ceux qui ont fait ce grand même rêve de construire une alternative européenne, un fournisseur cloud pour l’Europe, pour l’histoire et qui respecte ses valeurs ». Etre coté à la bourse de Paris, cela fait rêver.

Cette année, 31 sociétés sont déjà entrées à la bourse de Paris, déjà 4 fois plus qu’en 2020, et 1,5 fois plus qu’en 2019. Paris a déjà dépassé les records atteints en 2014 et 2015 (respectivement 24 et 27 opérations). La Bourse apporte le rêve, aux actionnaires d’OVH comme aux autres nouveaux venus. C’est le label de fréquentabilité qui va booster leur développement. A l’international, surtout. Voilà qui change notre regard sur le Palais Brongniart !

On croyait que la Bourse, c’était pour les très grandes. Bien sûr OVH compte parmi les licornes, mais la Bourse n’est pas réservée à ces exceptions. Plusieurs de ces sociétés affichaient, au moment de leur IPO, moins d’un million par an de chiffre d’affaires : PrediLife (médecine prédictive, biotech créée en 2004), Vogo (sportech, créée en 2013), et Kalray (micro-processeurs, créée en 2008). En moyenne, elles ont levé chacune 11 M€ (seulement). La Bourse, nouveau tremplin pour les start-ups ?

On croyait que les IPO, c’était la chasse gardée des high-tech. Bien sûr, le record mondial d’introduction en bourse est toujours Alibaba, champion chinois du e-commerce, coté à Wall Street pour 25 M$ en 2014. Mais Alibaba a bien failli être détrôné fin 2018 par Soft Bank, le conglomérat japonais champion des telecom, une activité tout à fait industrielle. Et en France,  le plus grand IPO en 2018, c’était Neoen, première « licorne » de l’énergie renouvelable. Navya et sa voiture autonome, Bio-UV Group et ses solutions de traitement des eaux, emboitent le pas. Un autre secteur a le vent en poupe : la silver economy, représentée par Voluntis, solution digitale d’accompagnement thérapeutique, et Ordissimo, le matériel IT spécial seniors.

On croyait que la cotation, c’était pour permettre aux fonds d’investissements de réaliser une belle plus-value. Pas seulement, et même de plus en plus rarement. Une seule société sur 31 était dans ce cas :  2CRSI (serveurs informatiques), pour laquelle la cotation a permis la sortie totale du fond de Charles Beigbeder, Audacia, qui avait accompagné la phase d’amorçage. Chez les autres, aucun fond n’est sorti avec la cotation. Plus encore, près de la moitié des sociétés n’avaient aucun fond d’investissement à leur capital. Ce sont bien les fondateurs, personnes physiques, qui trouvaient de l’attrait à cette mise en bourse, sans pression de quiconque : Roger Leclerc chez Cogelec (interphones), Christophe de Buigne, Alexandre Vielle, Brice Delmotte chez Ordissimo, les familles Roche et Chouchan chez Roche-Bobois, ou encore Oskar Guilbert chez Don’t Nod. Ceux qui souscrivent sont des actionnaires individuels, et ils ont envie de connaître « le patron » (parmi ces 17 entreprises, aucune « patronne », mais c’est un autre sujet !).

Les épargnants donnent bien plus que leur argent : être coté à Paris, c’est un vademecum de respectalité, de transparence,  de discipline. En contrepartie, c’est un tremplin de développement, quel que soit le secteur, quel que soit la taille, quelle que soit l’histoire. Roche-Bobois, à 58 ans, cotoie des « petites jeunes » de 4 ans, comme Navya ou Vogo. Plutôt glamour, non ?

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