Après les clivages des AG 2019, les salariés se posent en traits d’union possibles
De tous les points que nous avons retenus de cette saison d’assemblées générales, nos amis de la presse, quelles que soient leurs sensibilités, ont retenu surtout l’augmentation des clivages : entre « flottant » et grands actionnaires de référence, entre petites entreprises et multinationales du CAC40.
Les clivages, en effet, sont des signaux d’alerte : le public de l’entreprise est en train de se fragmenter, alors qu’on attendait qu’il converge, dans l’esprit de la loi Pacte. La presse, porte-parole de l’opinion publique, identifie bien le danger.
Pour ressouder ces audiences éclatées, les salariés sont en position idéale : ils connaissent évidemment bien l’entreprise, leur poids dans la gouvernance est accru avec la loi Pacte, ils sont eux-mêmes souvent déjà actionnaires donc comprennent bien les impératifs des investisseurs, et enfin, ils sont désormais soutenus par les actionnaires du flottant, ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est pour cela que toutes les entreprises, cette année, ont mis l’accent sur le « capital humain », la difficulté de recruter, l’enjeu de la fidélisation : les salariés sont le trait d’union possible entre les publics.
Il reste à voir comment les entreprises vont prendre acte de ces messages. Pour l’instant, les investisseurs ont donné leur feu vert, mais aucun nouvel administrateur salarié n’a encore été nommé, et aucun plan d’épargne salariale n’a été lancé.