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L’édito de Bénédicte Hautefort

Say-on-Climate : ne plus voter chaque année, c’est dommage.

Parmi les sujets attendus en assemblée générale 2023, le Climat vient en premier. 30 sociétés ont déjà sauté le pas au cours des dernières années. On pourrait dire, seulement 30. En 2022, en Europe 17 entreprises en Europe ont proactivement sauté le pas, dont 12 en France, Totalénergies et Engie mais aussi Carrefour, Amundi, Carmila, Mercialys, EDF, Elis, Getlink, Icade, Française de l’Energie, ou encore Nexity. Ailleurs en Europe, 5 autres ont été contraintes d’aborder aussi le sujet, sous la pression des ONG soutenues par les plus grands gérants d’actifs mondiaux, Shell aux Pays-Bas, Equinor en Norvège, H&M en Suède, Barclays et BP en UK.

Mais ce vote reste assez flou. Sa périodicité varie d’une entreprise à l’autre, comme son objet.

La périodicité, d’abord. Outre-Atlantique, à l’assemblée d’Apple le 10 mars, les actionnaires ont voulu, contre l’avis du management, imposer un vote annuel. Ils n’ont pas réussi. La tendance, au niveau mondial, n’est pas encore un vote annuel.  La tendance 2023 est de ne pas aborder le sujet chaque année. Engie a publié cette semaine l’ordre du jour de son assemblée générale 2023. Le Climat n’est pas au programme, alors qu’il faisait l’objet d’un vote, l’année précédente. Ce choix a valeur symbolique sur la place, car Engie compte parmi ses administratrices la présidente du groupe de travail Climat créé dès 2019 par l’Institut Français des Administrateurs (IFA), Françoise Malrieu. En d’autres termes, les choix d’Engie en matière de gouvernance Climat ont l’image de meilleures pratiques de place. Vinci suit aussi cette tendance. A l’inverse, Totalénergies revient vers ses actionnaires pour la troisième année consécutive.

Le contenu. Que soumet-on au vote ? La palette est large. La proposition 2022 d’Engie, un vote consultatif sur la stratégie de transition climatique, se rapprochait de celle d’Iberdrola en 2021. Aena en Espagne, Glencore en UK ont suivi la même démarche très globale. Nestlé en Suisse, Unilever en UK, Shell aux Pays-Bas et Vinci en France ont été un cran plus loin, en demandant un vote ferme – qu’ils ont emporté à la quasi-unanimité, sauf pour Shell un peu en retrait. Dans d’autres cas, c’est sur le rapport Climat que le management sollicite les actionnaires, comme à Calida en Suisse, Ferrovial en Espagne ou Totalenergies en France. Plus rarement, le management restreint le vote Climat au choix des objectifs chiffrés : l’ambition en termes de décarbonisation, comme à Atos en France en 2021, ou les indicateurs de reporting Climat, comme à Aviva en UK. C’est un choix risqué, parce qu’on avance alors sur le terrain des activistes. Lorsque ce sont eux qui imposent un débat actionnarial, c’est sur ces thématiques très ciblées.

Reste qu’en matière de Climat, ce que veulent les gérants d’actifs au moment du vote, c’est simplement que le sujet soit sur la table et qu’on en débatte. Les résolutions Climat obtiennent 92% d’approbation en moyenne, autant dite un plébiscite. Rien que pour cette raison, cela vaut la peine d’inscrire le sujet à l’agenda.

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