Scalens publie aujourd’hui les résultats d’un sondage exclusif, réalisé avec Avanty avocats, cabinet spécialisé dans la rémunération des dirigeants.
Un premier sujet est l’augmentation des rémunérations fixes. L’inflation est présente, pour les dirigeants comme pour tout le monde. Les comités de rémunération adoptent une attitude modérée : près de la moitié d’entre eux (44%) envisagent d’augmenter la rémunération fixe, mais dans une proportion moindre que l’inflation. Même avec cette modération, cela risque de poser problème aux assemblées 2023. Déjà, au printemps 2022, seulement 32% des entreprises françaises avaient soumis au vote des augmentations, occasionnant des scores de vote de 5 points inférieurs à la moyenne (87% vs 92%, pour l’ensemble du SBF 120). Les investisseurs renâclent aux augmentations de fixe, ils préfèrent jouer sur le variable. L’augmentation du coût de la vie et l’inflation risquent de n’être pas des arguments recevables.
Autre constat, la majorité des entreprises remettent à plat leurs critères de rémunération, pour la quatrième année consécutive, alors que cet exercice était en général triennal avant la crise sanitaire. Les incertitudes macro imposent désormais de réaliser cet exercice chaque année, avec ce qu’il comporte de réflexion sur le choix des indicateurs et leur communication. Pour les équipes Rémunération, c’est un changement de rythme et de charge de travail. Pour les investisseurs qui vont instruire ces demandes, également. Et pour les dirigeants qui attendent le résultat des votes, aussi.
Sans surprise, les entreprises augmentent la part des critères extrafinanciers. Elles répondent à l’attente des investisseurs, restés sur leur faim en 2022. L’insatisfaction quant aux critères ESG proposés a suscité en 2022 6 rejets d’actions de performance, et 28 votes en-dessous de 80% d’approbation. Ces critères étaient pourtant bien présents, mais n’impactaient que 15% du bonus, en moyenne. Pour 2023, non seulement la part de l’extrafinancier doit peser plus lourd, mais elle doit être mesurables, et auditable.
Enfin, le partage de la valeur s’impose comme thème d’actualité sociétale en toile de fond de l’élaboration de ces politiques de rémunération. Dividende salarié, plans d’actions gratuites, plan d’épargne salariale, les entreprises auront cette année à faire de la pédagogie sur leur politique de rémunération globale.