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La veille de l'Hebdo des AG

L'edito de Bénédicte Hautefort

Les «AG en bleu », une forme de reconnaissance des « parties prenantes » ?
Les AG 2018 sont bleues, alors que ce n’est pas toujours la couleur du logo des sociétés. C’est même, dans un cas sur trois, une couleur différente : l’Enquête de l’Hebdo cette semaine le montre.
Choisir pour son AG une autre couleur que celle de l’identité générale de la société est une démarche lourde, donc bien réfléchie et chargée de sens. Pourquoi Veolia, dont l’AG est l’une des mises en scène les plus travaillées, a-t-elle choisi d’éclairer toute la scène en bleu pour le discours du président, alors que le logo est rouge et blanc ? Pourquoi  Bouygues, dont le logo est orange, a-t-elle créé spécialement pour l’assemblée des masques de slides bleus ?
Et surtout, pourquoi le bleu ? C’est la couleur considérée par les spécialistes chromatiques comme le signe de la sérénité, du calme, de la confiance.
De fait, les assemblées de cette année se déroulent dans un climat très serein, en décalage à la fois avec les mots des dirigeants, plus “guerriers” que jamais, et avec les votes des actionnaires, de plus en plus contestataires – mais dans la plupart des cas, les contestataires votent avant le jour J et ne sont pas présents dans la salle.
Le bleu de la mise en scène ne vient donc illustrer ni les mots des dirigeants, ni ceux de la majorité des investisseurs qui pèsent sur l’avenir de la société (puisqu’ils sont absents). C’est que le bleu illustre d’autres mots : ceux des dizaines, parfois des centaines d’autres personnes présentes ce jour-là, et qui constituent le public des AG.  Les salariés, présents en nombre bien au-delà des salariés actionnaires, les retraités, les syndicats, les conseils de toutes expertises, les clients et les fournisseurs parfois, les associations par exemple de défense de l’environnement, les ONG, …. : les assemblées sont des tribunes pour toutes les « parties prenantes » de l’entreprise. Bien au-delà des investisseurs financiers.
Les organisateurs des « AG en bleu » de cette année ont implicitement intégré et compris le message : il ne s’agit pas d’une assemblée entre un président (parfois virulent) et des investisseurs financiers (parfois contestataires, et très souvent absents le jour J), mais d’un groupe de parties prenantes souhaitant échanger entre elles, dans la sérénité. Et de fait, cette année, au moment des questions-réponses, plus d’une fois les personnes ont échangé entre elles, pas forcément avec le management de façon pyramidale. C’est cela, les « AG en bleu ».
 
 
 
 
 
 

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