ordres du jour, comptes rendus, questions d’actionnaires

La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

Michel Ferrary

Observatoire de la féminisation de la gouvernance

Les femmes ne représentent que 17.49% des comités exécutifs alors qu’elles représentent 32.97% de la population des cadres »

Pouvez-vous nous en dire plus sur L’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises et la méthodologie de votre étude ?

J’ai créé cet observatoire il y a une dizaine d’années, pour analyser la place des femmes au plus haut niveau de l’entreprise. Chaque année, nous publions une étude sur la diversité et la performance.. Il s’agit ici de l’édition 2020.

Vous soulignez une sous-représentation des femmes aux postes de dirigeants du CAC40, malgré une bonne représentation dans les Conseils d’Administration

L’étude souligne en effet les effets positifs de la loi Copé-Zimmermann sur la féminisation des conseils d’administration : Au 1er janvier 2019, la quasi-totalité des entreprises du CAC40 domiciliées en France étaient au-delà du quota de 40% de femmes dans leur conseil d’administration (moyenne du CAC40+20: 42.53%).
L’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises livre cependant un résultat sans appel : les femmes occupent seulement 3,33% des 120 postes de président et/ou directeur général des 60 plus grandes entreprises du CAC40+20 : 0 femmes PDG, 2 femmes présidentes du conseil d’administration, 2 femmes directrices générales.

Vous établissez un lien entre les entreprises du CAC40 non domiciliées en France, et la sous-représentation des femmes dans leurs Conseils

Ce sont les groupes qui s’expatrient pour éviter le quota de 40% de femmes dans le conseil d’administration imposé par la loi Copé-Zimmermann.
Sur les 7 entreprises qui sont les plus éloignées du quota de 40%, la plupart sont juridiquement domiciliées dans des pays étrangers non soumis à des quotas ou soumis à des quotas plus faibles: Airbus : 25% (Pays-Bas), TechnipFMC : 21,43% (Royaume-Uni), SES : 25%, ArcelorMittal : 33,33% (Luxembourg) et STMicroelectronics : 33,33% (Suisse).

Vous soulignez la sous-représentation des femmes dans les comités exécutifs

Les femmes ne représentent que 17.49% des comités exécutifs alors qu’elles représentent 32.97% de la population des cadres, vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. L’épaisseur du plafond de verre est bien réelle :15.48. La stabilité de cette faible représentation au cours des années milite pour l’instauration de quotas defemmes dans les comités exécutifs.

Vous avez créé un «Index d’inégalité », de quoi s’agit-il ? pourquoi un Index d’Inégalité et pas un Index d’égalité ?

Il met en évidence les entreprises qui discriminent le plus et le moins les femmes en matière de promotion professionnelle. L’étude remet le Prix citron (les entreprises qui discriminent le plus) à Hermès et le Prix orange (celles qui discriminent le moins) à Sodexo.

Vous parlez également de « bipolarisation sexuelle » des grandes entreprises ; de quoi s’agit-il ?

Je constate une rupture de plus en plus marquée entre les entreprises très féminisées (pourcentage élevé de femmes dans les effectifs et l’encadrement) qui ont des difficultés à recruter des hommes – il s’agit par exemple de LVMH ou l’Oréal – et les entreprises peu féminisées (pourcentage faible de femmes dans les effectifs et dans l’encadrement) qui ont des difficultés à recruter des femmes – il s’agit par exemple de Airbus, Eiffage ou Bouygues.

Michel Ferrary est chercheur affilié à SKEMA Business School depuis 2001 Il est le fondateur de l’Observatoire SKEMA de la Féminisation des Entreprises. Son parcours académique est exemplaire : Docteur en Sciences de Gestion (HEC Paris – 1997), HDR ; il a enseigné dans les plus Grandes Ecoles françaises et est reçu en tant que professeur visitant dans les plus prestigieuses universités américaines (Harvard et Stanford). Il a également réalisé différentes missions de conseil sur les questions de diversité et de performance des organisations auprès de grands comptes (Accenture, Kering, Mazars, Engie, EMC…) et d’administrations : ministère de la Défense, ministère de l’Intérieur, ministère des Affaires sociales, confédération helvétique, etc.
Michel Ferrary est également professeur à l’Université de Genève depuis 2010 et membre du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes depuis 2019.
Michel Ferrary axe ses principales recherches dans les domaines tels la sociologie et l’économie des organisations, le management des ressources humaines, le management des réseaux sociaux, et l’entrepreneuriat…
 
À propos de SKEMA Business School
Avec 8 500 étudiants de 120 nationalités et 45 000 diplômés présents dans 145 pays, SKEMA Business School est une école globale qui, par sa recherche, ses 50 programmes d’enseignement, sa structure multi-site internationale forme et éduque les talents dont ont besoin les entreprises du XXIe siècle. Désormais, l’école est présente sur 7 sites : 3 campus en France (Lille, Sophia-Antipolis, Paris), 1 en Chine (Suzhou), 1 aux Etats- Unis (Raleigh), 1 au Brésil (Belo Horizonte) et 1 en Afrique du Sud (Le Cap – 2020).
En septembre 2019, l’école a annoncé l’implantation à Montréal de SKEMA GLOBAL LAB in Augmented Intelligence, son laboratoire de recherche en intelligence augmentée et de son nouveau centre de R&D : SKEMA Quantum Studio.
SKEMA est multi-accréditée – EQUIS, AACSB  – et fait partie des institutions pilotes à bénéficier de « EFMD Accredited Programme » pour son Global Executive MBA.
www.skema-bs.fr.  Suivez-nous sur twitter : @SKEMA_BS

Numéro en cours

Numéro précédents