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La veille de l'Hebdo des AG

L'edito de Bénédicte Hautefort, numéro 143

Moins d’information, davantage de Q&A, mise en perspective géopolitique: les banques montrent la voie pour les résultats semestriels
3 Juillet 2017. Les sociétés cotées ont, pour la plupart, bouclé leur assemblée annuelle, et se préparent à publier leurs résultats semestriels, fin juillet. Dans cette perspective, l’Hebdo des AG a étudié la communication financière des professionnels de la finance – banques, assurances. Parce qu’ils parlent au marché comme s’ils parlaient à eux-mêmes, leur communication est souvent en avance de phase sur les autres secteurs.
Une première inflexion: après des années de communication très normée, les banques ont fait place au dialogue. C’est vrai en assemblée générale, où les « Q&A » des banques ont duré cette année 10 minutes de plus que les autres, c’est vrai aussi en roadshows, où les Relations Investisseurs les plus actifs sont toujours ceux des banques. En contrepartie, elles consacrent moins de temps aux figures imposées, notamment sur la rémunération de leurs dirigeants. Les actionnaires ne leur tiennent pas rigueur de cette moindre transparence, qu’il s’agisse de personnes physiques ou d’investisseurs professionnels, ou même les très redoutés « proxy », qui ont voté très largement tous les projets de résolution proposés par des banques cette année. Preuve que les investisseurs aussi sont prêts à accepter de recevoir moins d’information normée, si davantage de temps de dialogue leur est donné.
En contrepoint, les banques semblent, pour l’instant, sourdes aux critiques des ONG, très virulentes cette année. Il est vrai que les fonds dits « ISR » ont encore une puissance limitée en France – environ 10% des actifs gérés ; mais ils sont en forte croissance. Ils sont encore souvent traités à part, en marge des roadshows habituels, par le responsable RSE plutôt que par les Relations Investisseurs de l’entreprise. A très court terme, pour les résultats semestriels, la leçon à retenir est sans doute que malheureusement, la RSE passera à nouveau à l’arrière-plan.
Enfin, les banques replacent, davantage que les autres, leur communication dans un contexte géopolitique. Le Brexit, notamment, est très présent dans leur communication. Gérard Rameix, Président de l’AMF, notre Invité cette semaine, donne des raisons d’être confiants : les autorités de régulation, donc avec elles les banques, arriveront à travailler même sans l’autorité de marché britannique, la FSA.
Moins d’information, davantage de Q&A, une mise en perspective géopolitique, et (malheureusement) encore peu de dimension RSE : la recette du cocktail des prochains résultats semestriels ?
BH

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