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La veille de l'Hebdo des AG

L'Edito de Bénédicte Hautefort, numéro 132

 AG et campagne électorale: comment restaurer la confiance entre Français et grandes entreprises ?
18 Avril 2017. Nous sommes à moins d’une semaine du premier tour des présidentielles. L’Hebdo des AG a mené l’enquête : quelles sont les propositions des onze candidats sur l’entreprise ?
Nous mettons en évidence une convergence : les principaux candidats veulent tous renforcer le pouvoir des salariés dans l’entreprise. Dans le même esprit que la loi Rebsamen de 2015, ces propositions visent à lutter contre le chômage. Hughes Cazenave, fondateur d’Opinionway et notre Invité cette semaine, confirme : c’est bien par le prisme de l’emploi que les Français voient aujourd’hui l’entreprise. La dimension économique et son rôle dans la création de richesse sont occultés du plus grand nombre. C’est sans doute pour cette raison que la rémunération des dirigeants n’est pas au premier plan des programmes électoraux, alors que c’est « le » thème des assemblées d’actionnaires de ce printemps. Le sujet est certes en mineure dans les programmes électoraux mais bien présent dans l’opinion publique et peut revenir sur le devant de la scène à tout moment, décrypte Hugues Cazenave, qui souligne la défiance des Français envers les dirigeants des grandes entreprises, perçus comme les membres d’une élite trop lointaine et « suspecte ».
Il voit dans la relation entre les Français et les dirigeants d’entreprise la même logique de proximité qu’entre les Français et les leaders politiques. Les Français apprécient les chefs d’entreprise qu’ils connaissent, surtout les patrons de PME et les entrepreneurs, et se défient des autres, surtout les dirigeants des grandes entreprises. C’est bien d’une question de perception qu’il s’agit, car la grande entreprise, en réalité, est ancrée dans la vie quotidienne de chaque Français et crée des emplois par un grand nombre de ramifications locales : emplois directs mais aussi sous-traitants, fournisseurs, mécénat, fondations…
La problématique est de rendre cette réalité visible. C’était jusqu’ici un enjeu de RSE, c’est devenu un enjeu de communication financière, avec la progression des investisseurs ISR, et c’est à présent aussi un enjeu de gouvernance, puisque la conséquence peut être, suivant le candidat qui sera élu, un ré-équilibrage des pouvoirs dans l’entreprise. Sans compter qu’un dirigeant mal perçu court le risque d’un mauvais score sur sa rémunération. Que faire ? Jusqu’ici, les entreprises françaises ont abordé les sujets de gouvernance et de RSE sous un angle technique. L’analyse des programmes des candidats à la campagne présidentielle nous montre l’enjeu : il faut remettre de la chaleur dans ces sujets, pour restaurer une perception de proximité de la grande entreprise… et de son dirigeant.

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