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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort, n°153

Trois assemblées, trois déroulés, trois atmosphères et trois cultures très différentes
 
13 novembre 2017. Cette semaine se sont tenues trois assemblées qui viennent de se tenir : Pernod-Ricard bien sûr, mais aussi EutelSat et la seconde convocation de l’assemblée de CGG. Trois assemblées, trois déroulés, trois atmosphères et trois cultures très différentes, avec pourtant, souvent les mêmes actionnaires.
 
Les actionnaires individuels sont venus nombreux à l’assemblée d’EutelSat, dont les satellites font toujours rêver, et qui est l’exemple d’un parterre d’actionnaires qui sait comprendre les difficultés de leur société.
Les mêmes actionnaires, à l’inverse, sont venus à reculons à l’assemblée de CGG dont le quorum (23% pour la seconde convocation) est à peine supérieur à celui de la première – preuve que lorsqu’il s’agit de mauvaises nouvelles, leur compréhension n’est pas un acquis. Surtout quand, comme chez CGG, le dirigeant fait exactement la même présentation que la fois précédente, sans même avoir retravaillé son slideshow – une attitude surprenante, pour une salle qui refaisait le déplacement pour assurer le quorum nécessaire au vote du plan de restructuration de son entreprise …
Enfin, l’assistance – parfois vraiment constituée des mêmes, comme l’incomparable Mr. Tran, présent comme l’Hebdo des AG aux trois assemblées – est venue en force, au rendez-vous annuel de Pernod-Ricard. Là, le PDG, Alexandre Ricard, leur a redit combien il était « heureux, et serait plus heureux encore s’il y avait encore plus d’actionnaires individuels, et en particulier français ».
 
Au final, trois façons de gérer son assemblée se sont illustrées cette semaine. Factuel, chiffré et précis chez EutelSat ; strictement juridique chez CGG ; profondément empathique, illustré et engagé chez Pernod Ricard.
 
L’inattendu est venu des ressorts actionnés par Alexandre Ricard pour mobiliser ses actionnaires. Bien sûr, les excellents résultats du groupe et sa croissance du résultat à deux chiffres rendaient la tâche plus facile que chez EutelSat ou CGG. Mais ce n’est pas avec ces chiffres que le dirigeant a « embarqué » son public. Le PDG de Pernod Ricard nous a parlé de bonheur, de mobilisation et d’engagement d’entreprise.
Dans un monde qui oppose souvent travail et capital, Alexandre Ricard, interviewé en sortie d’AG par l’Hebdo des AG comme Invité de la Semaine, fait l’apologie de l’actionnariat salarié comme vecteur de croissance. Dans un monde qui oppose aussi souvent le temps long de l’entreprise et le temps supposé court des financiers, il souligne que c’est parce qu’ils sont « propriétaires » de leur entreprise que les salariés de Pernod-Ricard gèrent davantage à long terme que s’ils n’étaient pas actionnaires.
 
Alexandre Ricard est PDG, c’est-à-dire qu’il cumule les deux fonctions de Président et de Directeur Général. Certains proxy considèrent que c’est un handicap et annoncent les pires difficultés aux 25 « PDG » du SBF 120 dont le mandat sera remis en jeu en 2018. Les actionnaires, pourtant, applaudissent ! car ce qu’ils veulent, c’est rencontrer le pilote qui les embarque dans l’aventure.
 

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