Ce début d’année 2020 est paradoxal : les mêmes entreprises, simultanément, donnent des signaux de défiance extrême, et posent des actes prouvant leur solide confiance en l’avenir. Comment gérer cette dichotomie ?

Les entreprises sont mises sous tension par le coronavirus – qui s’ajoute à la situation géopolitique. Vont-elles pouvoir tenir les prévisions annoncées ? Qui votera à leurs assemblées générales dans quelques semaines? Où seront alors les capitaux britanniques et américains ? Que vont faire les asiatiques et les moyen-orientaux ? L’euro est-il pour eux aujourd’hui zone-refuge ou zone à risque ? Le risque est que ces investisseurs internationaux, concentrés sur les questions géopolitiques, s’en remettent pour voter aux recommandations des « proxy », ces agences de recommandation de vote que les entreprises ont, ces dernières années, souvent mis en cause, préférant un dialogue avec leurs actionnaires.

Elles s’inquiètent, aussi, de la recrudescence de l’activisme en France. Il fait maintenant partie du paysage. Comment y faire face ?

Et malgré tous ces motifs d’inquiétude, les entreprises affichent leur confiance. Le dividende, nerf de la relation avec les actionnaires, n’a jamais été aussi élevé. Aldo Sicurani, Président de la Fédération Française des Clubs d’Investissements (F2iC), analyse les chiffres de cette année : les entreprises françaises sont plus nombreuses à verser des dividendes, plus élevés, avec un recours à l’acompte plus fréquent. Signe de bonne santé financière, une excellente nouvelle donc.

Reste à savoir comment les assemblées d’actionnaires vont se positionner. Les plus fortes hausses de dividendes sont le fait d’entreprises à actionnaire de référence – ils ont aussi le pouvoir, s’ils sont trop inquiets, de réviser ce dividende à la baisse, au moment du vote. Le printemps 2020 nous le dira.

B.H.