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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

La gouvernance « à la française » version 2019 s’affranchit des « PDG » et s’internationalise – mais elle reste réticente aux contrôles extérieurs

L’étude 2019 de l’Hebdo des AG, publiée cette semaine, chasse les idées reçues sur la gouvernance « à la française ».

Nous étions célèbres pour notre nombrilisme : le pays d’Europe aux Conseils les plus « domestiques ». C’est fini. La France a rattrapé tous les autres pays en matière d’internationalisation des Boards, où elle arrive désormais en tête. Un administrateur sur 6 nommés cette année était non-français, à comparer à 1 sur 8 en 2018 et 1 sur 10 en 2017. Même les entreprises relativement petites – le bas du CAC All Tradable – comptent au moins un administrateur étranger. Le fait déclencheur a été le développement de la video-conférence : plus de 20% des sociétés cotées ont modifié cette année leurs statuts pour entériner ce mode de réunion du Conseil.

Un autre cliché qui tombe est celui du « PDG ». Désormais, la moitié du CAC40 a opté pour un autre mode de gouvernance : un Conseil d’Administration avec un tandem Président – DG, un Conseil de Surveillance avec un Directoire, ou une commandite – comme chez Hermès, ou Michelin. Les sociétés plus petites emboitent le pas.

Reste une zone de progrès : celle du reporting. Ailleurs dans le monde, il est d’usage de faire évaluer  régulièrement le fonctionnement des Boards, comme celui de n’importe quel groupe, pour s’assurer qu’il est aux meilleures pratiques. Ailleurs dans le monde, cette évaluation est faite par un tiers – chasseur de tête, cabinet spécialisé, …Le Code Afep-MEDEF a rappelé ce besoin dès 2016. En France, en 2019, seulement 73% des entreprises cotées au CAC All Tradable indiquent avoir procédé à une évaluation du fonctionnement de leur Conseil ; la plupart du temps, c’est une auto-évaluation. Nous sommes, sur ce point, encore loin des standards anglo-saxons et de l’obsession du benchmark aux meilleures pratiques. Il va falloir surmonter les réticences, et inventer les processus ad hoc, améliorer sans alourdir. Un chantier pour 2020 ?

B.H.

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