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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort

La RSE va-t-elle faire remonter les cours de bourse ?

6046 points. Le CAC bat des records. Pourtant, les prévisionnistes se font peur, en annonçant que tous les signaux sont réunis pour un nouveau crack boursier : remontée des taux, hausse des cours des matières premières, ralentissement de la croissance en Asie, instabilité géopolitique en Europe et aux US, … Les mêmes prévisionnistes qui avaient annoncé un crack inéluctable en 2019.

Sur les indicateurs macro traditionnels, effectivement, les investisseurs ont de quoi s’inquiéter. Mais alors, où placer les fonds des entreprises qui, depuis deux ans, annoncent plutôt de bonnes nouvelles ? La Bourse regorge aujourd’hui de liquidités.

De nouvelles approches boursières émergent, prenant le relai des approches macro strictement financières.

Les investisseurs comportementalistes représentent une voie, qui allouent leurs fonds non en fonction d’indicateurs macro, mais selon les milliards de données captées sur les sociétés –  l’américain Renaissance Technologies en est un exemple (voir HebdodesAG du 24/09/2018).

Une autre voie est la prise en compte des performances extra-financières des sociétés. Elles pourraient bien représenter une nouvelle façon d’allouer les investissements. Car ces performances, elles, sont en croissance, et prometteuses : initiatives pour la protection de l’environnement, actions en faveur de la diversité au sein des équipes, projets philanthropiques, progrès de la gouvernance…. Jusqu’ici, les sociétés en France ont fait beaucoup, mais peu communiqué. Surtout, le peu qu’elles ont dit était réservé à des interlocuteurs spécialisés – les fameuses « poches d’investissements ISR » – pas à leurs actionnaires « traditionnels ». Jusqu’à peu, les sociétés pensaient, à tort, que les gérants généralistes ne s’intéressaient pas à la RSE. Notre Focus de cette semaine met pourtant en évidence des actionnaires prêts à écouter, encore sur leur faim. L’AMF montre la voie : elle en fait l’une de ses priorités 2020, annoncée par le Président Robert Ophèle. C’est que les épargnants, investisseurs ou personnes privées, sont à la recherche de nouvelles grilles de lecture, en complément du cadre strictement financier qui montre ses limites. Le législateur aussi pousse à la roue – une loi de plus, un mal français certes, mais une loi qui va encourager les sociétés à parler davantage de leur performance extrafinancière.

La RSE n’est pas une martingale, ni une formule magique. Boursièrement, il s’agit uniquement de faire se rencontrer des investisseurs en recherche d’opportunités et des sociétés en recherche de nouvelles façons de présenter leur performance. Alors oui, pour les plus avancées, celles qui auront le plus de choses à dire à leurs investisseurs, ce sera une façon de redonner des couleurs au cours de bourse.

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