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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort

Quand l’AMF demande aux entreprises de « faire le ménage »


Chaque année à cette période, l’AMF publie son analyse de la gouvernance et de la communication financière des sociétés cotées.  Chaque année, le « gendarme de la bourse » se donne un thème, en plus de sa revue récurrente. En 2018, l’AMF avait pointé du doigt les déficiences de la chaîne de vote électronique, qui avaient imposé à une quarantaine d’entreprises de corriger leurs résultats de vote. Sujet complexe puisqu’il n’est, à ce jour, toujours pas résolu.

Et cet automne 2019, c’est à la réputation de la place de Paris que l’AMF s’attache : elle met le projecteur sur tout ce qui fait « mauvaise impression », la multiplication des censeurs, certains contrats de prestations de services parfois peu transparents, et la qualification d’ « indépendants » accordée à des administrateurs en place depuis plus de douze ans.

Ce sont de vrais sujets. Mais entre les sujets de 2018 et ceux de 2019, la différence est de taille : toutes les entreprises étaient concernées par le problème du bug informatique de 2018, quand seulement une poignée – à peine 200 administrateurs sur 3500, d’après nos analyses –  sont concernés par les rappels à l’ordre de cette fin 2019. Ils sont peu nombreux, mais ce sont des personnalités de place. En d’autres termes, l’AMF considère que le poids de ces quelques-uns pèse suffisamment lourd pour que la place s’empare du sujet. Il s’agit, en réalité, chaque fois de cas particuliers ; mais la somme de ces cas particuliers produit, selon l’AMF, une trop grande impression de flou qui nuit à la qualité du dialogue actionnarial.

Les années précédentes, l’AMF s’adressait aux entreprises. Cette année 2019, elle innove, en prenant à partie les associations de place : l’Afep, le MEDEF, le Haut Comité de Gouvernance. A ces associations, l’AMF demande de clarifier les règles, tout en nommant explicitement les entreprises qu’elle considère comme « hors des clous ». En d’autres termes, cette année, l’AMF demande aux associations de « faire le ménage » quitte à s’attaquer à des figures de la place de Paris.



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