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L'édito de Bénédicte Hautefort

 Les Biotech françaises inventent la mutualisation  des Relations Investisseurs : un exemple à suivre
Etes-vous inscrit pour le Healthtech Investor Day ? 25 Juin 2019 à Paris. Votre mission, notre mission : faire le succès de cette première mondiale, un « Investor Day » organisé par une association professionnelle, dans un secteur où les acteurs n’ont pas la taille critique pour le faire eux-mêmes chacun séparément, et où les brokers se sont carapatés. Alors, en avant, les biotech françaises ont de vrais atouts et leur engagement collectif est exemplaire.
C’est que le bilan 2018 du Baromètre Euronext-Biotech bourse pourrait, à première lecture, déprimer. En résumé, les biotech françaises sont nombreuses, mais elles n’arrivent pas à croître, n’attirent pas les principaux capitaux internationaux, désormais pour moitié américains, et, cause ou conséquence, ont des parcours boursiers moins performants que ceux de leurs voisines européennes.
Pourtant, Paris n’est-elle pas la deuxième place boursière du monde pour les biotech, juste après le NASDAQ ? C’est bien ce qu’affirme Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech. Les Biotech françaises ont tout pour elles. Elles sont nombreuses (38 cotées en bourse, environ un millier de sociétés biotech en tout, suivant l’association France Biotech). Elles créent des emplois (en moyenne 26 salariés français par biotech, soit 30 000 salariés en tout). Elles sont organisées, avec plusieurs associations professionnelles, et efficaces dans leur lobbying – ce sont elles, par exemple, qui ont créé le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), déclencheur d’aides au financement pour des milliers de start-ups françaises. Elles sont expérimentées : le secteur est né en France au début des années 60, très peu de temps après les premières biotech créées dans la Silicon Valley,  avec l’invention du génie génétique autour de la découverte de l’ADN en 1953. Elles sont soutenues par les aides publiques. Et enfin, et surtout, elles ont un « pipeline » de projets qui viennent à maturité en 2019, donc de quoi convaincre les investisseurs.
Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? C’est que la rencontre entre (petites) biotech et (grands) investisseurs ne se fait pas facilement. Et même très difficilement. Pour preuve, Genomic Vision, entreprise de biotechnologie spécialisée dans les solutions de diagnostic moléculaire, a dû s’y prendre à deux fois pour réunir au final à peine 17% de ses actionnaires, sur un sujet pourtant vital : sa recapitalisation, l’horizon sans cela étant le deuxième trimestre 2019. Comme Genomic Vision, la plupart des biotech ont un actionnariat très fragmenté, parce qu’elles ont historiquement attiré le plus grand nombre ; mais, avec 26 salariés en moyenne, elles n’ont pas non plus la taille critique pour avoir les équipes relations investisseurs permettant de gérer cette dispersion. Et les brokers, au vu des faibles volumes, se concentrent sur d’autres secteurs.
Ce qui rend ce secteur unique est sa capacité de réaction collective : puisque les investisseurs ne viennent pas à chacune d’elles, ce sont elles qui s’uniront pour venir aux investisseurs. Le 25 Juin prochain se tiendra à Paris le premier Healthtech Investor Day, en anglais pour attirer les investisseurs américains. Pour la première fois, une association professionnelle fait le travail habituellement préempté par les brokers. Pour que Paris reste la deuxième place boursière des biotech après le NASDAQ. Et toc. Vive les biotech !

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