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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

AG 2019 : le règne des benchmarks, peer groups  et performances relatives
Cette année comme tous les ans à cette même date, l’Hebdo des AG a invité les « proxy »
– ISS , Glass Lewis, AFG et Proxinvest – à prendre position sur les sujets de l’année.
La nouveauté de cette année est la matrice de compétences que Glass Lewis utilisera pour analyser les profils des candidats administrateurs : chaque administrateur sera positionné sur une matrice identique pour tous, d’abord à des fins d’information, et plus tard, une fois la base de données constituée, à des fins de comparaisons par rapport à un « peer group ». L’approche rejoint celle utilisée par ISS pour l’analyse des rémunérations de dirigeants. Plus généralement, cette matrice a force de symbole : elle marque le fait que les approches normatives ont désormais atteint le cœur du réacteur de la gouvernance, la composition du Conseil d’Administration.
On comprend bien l’intérêt et la pertinence de ces approches par peer group, parce qu’il s’agit d’investisseurs boursiers. La Bourse, par nature, est opportuniste et raisonne en relatif – on n’investit pas dans une société pour sa performance absolue, mais parce que le capital concerné sera mieux rémunéré sur ce placement que sur un autre.
On comprend aussi la sensibilité pour les sociétés et la révolution que cela représente. Il ne s’agit plus seulement de communiquer, et de bien communiquer, sur sa propre performance passée et sa trajectoire future. Il faut désormais identifier dans quel groupe de comparables (« peer group ») chaque interlocuteur nous situe, pour chaque sujet. On peut avoir un « peer group » différent pour les sujet de rémunération et les sujets de gouvernance, par exemple. Ou un différent chez ISS et chez Glass Lewis. Il faut, enfin, comprendre comment sont construites ces matrices de comparaison : quels sont les critères ? comment sont-ils mesurés ? quel impact sur la présentation de l’information financière ?
Un exemple concret est la matrice utilisée désormais par Glass Lewis pour cartographier les compétences d’un Conseil d’Administration. Glass Lewis a testé en 2018 cette approche sur un échantillon de 10 sociétés du CAC 40. Cette année 2019 sera l’application en grandeur nature, sur toutes les sociétés du SBF120. Le rating sur chaque axe est fait à partir des bio publiées sur chaque administrateur dans le document de référence ou, pour les nouveaux candidats, dans l’exposé des motifs ou la brochure de convocation. Cela signifie donc qu’il faudra désormais penser à cette matrice en rédigeant les bio. Voire même en définissant les profils d’administrateurs à recruter – c’est bien l’objectif des « proxy » lorsqu’ils proposent d’engager le dialogue à partir de ces approches.
Cartographier, quantifier, objectiver, comparer : en 2019, une bonne information financière sera une information benchmarkée.
B.H

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