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La veille de l'Hebdo des AG

L'Edito de Bénédicte Hautefort

23 octobre 2017. Dans un mois s’ouvre le Salon Actionaria. Plus de 200 entreprises viennent, comme chaque année, à la rencontre de milliers d‘actionnaires individuels. Seront fidèlement présents les dirigeants du SBF 120 mais aussi les « midcaps », les futures « licornes ».
Quel est l’enjeu ? Les actionnaires individuels sont 3 millions, détenant 10% du capital des sociétés cotées. Mais ils influent peu dans le cours de bourse, parce qu’ils sont peu mobiles, et ils ne pèsent pas non plus sur le résultat des votes en assemblée générale, car ils sont peu à voter, tant la lourdeur du processus est dissuasive. Leur poids, c’est la réputation et l’image de l’entreprise. Ils sont la caisse de résonance de l’opinion publique. Quand le dirigeant s’adresse à un parterre d’actionnaires venus tout exprès pour lui, c’est à l’ensemble de l’opinion qu’il parle et prend, ce faisant, le pouls de toutes les parties prenantes. Et les questions, les remarques qui remontent sont de facto prises en compte. Les entreprises sont à l’écoute.
 
Un exemple : notre Enquête, cette semaine, met en évidence la particularité de la gouvernance des entreprises françaises. La gouvernance, reste cristallisée entre les mains d’un(e) « PDG ». Pourtant, la centralisation des pouvoirs est très critiquée par les investisseurs institutionnels – mais elle est tout à fait acceptée par les actionnaires individuels, qui reflètent l’opinion publique. Ils ont le dernier mot !
C’est encore en pensant à eux que le législateur a simplifié la liste des rapports prévus pour l’assemblée générale. Laurent Jobert, avocat associé au cabinet Veil Jourde, nous éclaire sur les changements, tant sur la forme que sur le fond : les sujets de gouvernance et les sujets de rémunération seront désormais dans un seul et même rapport. Plus simple à lire pour l’actionnaire individuel, en pratique indifférent pour l’investisseur institutionnel.
 
Notre Invité, Aldo Sicurani, Président de la F2iC, insiste sur les moyens de redynamiser cette catégorie d’actionnaires : éducation, formation sur les enjeux économiques de l’épargne, et surtout changement de regard sur l’actionnaire, dans un monde qui oppose trop souvent capital et travail.
Encore et toujours, il s’agit de perception. Soigner l’image des entreprises aux yeux des actionnaires individuels, parce qu’ils représentent l’opinion publique. Rehausser l’image des ces actionnaires au sein de la cité, parce qu’ils sont les porte-drapeaux de l’entreprise.

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