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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

Pour 3 salariés, 1 partie prenante externe financée : la mesure concrète de l’engagement citoyen du CAC 40
Quelle est aujourd’hui la part financière des « parties prenantes » externes à l’entreprise ? La loi Pacte et le reporting RSE ont contribué à définir leur rôle et à normer leur part dans la gouvernance ; il manquait jusqu’ici la mesure de leur poids financier. L’Institut Molinari publie, pour la première fois, une étude évaluant à 66 Mds euros en 2016 la part payée aux Etats par les entreprises du CAC 40 , soit environ 1/3 de la part des salariés des mêmes entreprises, qui s’élève à 240 Mds euros.
Et qu’est-ce que le sens de l’impôt sinon un indicateur concret de l’engagement citoyen des entreprises ? Pourtant, ce thème était étonnamment absent des débats sur la loi Pacte.
Les actionnaires, qui ont longtemps débattu sur les sujets de gouvernance, l’objet social de l’entreprise, la présence de parties prenantes externes au Conseil d’Administration  …  n’ont posé que très peu de questions sur la politique fiscale. L’impôt reste, dans le discours de l’entreprise, présenté comme un aggrégat technique, très rarement commenté. Lorsque certains analystes financiers demandent des précisions, ils obtiennent rarement une réponse – sur le taux d’imposition par pays par exemple. Il s’ensuit un climat d’opacité sur ce sujet, déjà difficile à appréhender de façon pédagogique. Jusqu’ici, aucune entreprise n’a proactivement fait le lien entre la somme payée en impôt et l’engagement citoyen de l’entreprise : les chapitres « parties prenantes » et « fiscalité » sont déconnectés.
Et pourtant. Souvenons-nous des attaques contre les grandes entreprises « qui ne paient pas d’impôt », de la part de certains candidats à la présidentielle de 2012. L’opinion publique faisait déjà, elle, le lien entre le fait de ne pas payer d’impôt (fait présumé) et celui de ne pas être assez actif auprès des « parties prenantes » en France, tissu local, emploi, sous-traitants … Si les détracteurs de nos belles entreprises du CAC 40 ont su depuis longtemps établir ce lien, les entreprises elles-mêmes ne peuvent-elles pas le faire ? Elles disposent maintenant d’un chiffrage simple : schématiquement, pour 3 salariés, 1 partie prenante externe est financée. L’engagement citoyen des entreprises prend du relief !
 
 

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