L’édito de Bénédicte Hautefort

Ce n’est que le début de la saison des AG 2023 et déjà 18 initiatives militantes ont été rendues publiques en Europe au cours des dernières semaines. Sans parler des conflits souterrains.

Bien sûr, le Say-on-pay reste le point de cristallisation du mécontentement. Chez Unicredit, en Italie, la semaine dernière, la politique de rémunération n’a été approuvée que de justesse, à 69 %. Les investisseurs et les mandataires n’ont pas été convaincus par les critères de performance proposés.

Mais cette année, la contestation ne se limite pas à la question de la rémunération. Les résolutions dissidentes se multiplient.

Elles trouvent de nouveaux motifs. Les actionnaires contestant 2023 portent toujours sur la stratégie climatique, mais aussi sur les conditions de travail et l’éthique. Surtout, ces ” activistes ” sont des investisseurs très classiques et respectables, loin des hedge funds agressifs.

En France, quinze actionnaires d’Engie, dont La Banque Postale Asset Management, La Financière de l’Echiquier et Candriam, ont déposé une résolution dissidente “Say-on-Climate” pour la prochaine assemblée générale, demandant plus d’informations et un vote annuel lors de l’assemblée générale. Au Royaume-Uni, BP est également confronté à une résolution dissidente Say-on Climate, proposée par un groupe d’actionnaires qui souhaitent aligner leurs objectifs sur ceux de l’Accord de Paris sur le climat et investir en conséquence. De même en Suisse, au Crédit Suisse, où une résolution dissidente sur le climat est annoncée pour cette semaine.
Au Danemark, la compagnie maritime Maersk a été confrontée la semaine dernière à quatre propositions dissidentes concernant les droits de l’homme et les conditions de travail. Toutes ont été rejetées, mais avec un fort impact négatif sur l’image et la réputation du groupe.

La pression exercée sur les membres du conseil d’administration et les dirigeants s’accroît. Les investisseurs utilisent désormais une nouvelle arme : ils refusent de voter la décharge, plaçant ainsi les administrateurs directement devant le juge.
Cette initiative a été mise en œuvre la semaine dernière en Suède. Les actionnaires d’Ericsson, représentant 10 % des actions de la société, ont voté contre la décharge de la plupart des membres du conseil d’administration et du président pour l’exercice 2022. Selon la loi suédoise, cela signifie que les membres du conseil d’administration peuvent être poursuivis par l’entreprise et ses investisseurs. Ils ont exprimé leur mécontentement face à la manière dont l’entreprise a géré une enquête sur des allégations de corruption – en Irak, où le ministère américain de la justice a récemment infligé une amende d’environ 207 millions de dollars, et en Chine, à Djibouti, en Indonésie, au Koweït, en Arabie saoudite et au Viêt Nam, où Ericsson a payé un milliard de dollars pour mettre fin à une enquête sur la corruption aux États-Unis.

La négociation devient la règle. En mars, Apple a donné l’exemple en acceptant de réaliser un audit social demandé par les investisseurs, en échange d’un vote positif sur le maintien de Tim Cook et d’Al Gore au conseil d’administration, ainsi que sur la rémunération de Tim Cook.
Cette semaine, chez Cellnex Telecom en Espagne, le conseil d’administration a mis moins d’une semaine pour répondre à la demande du fonds TCI qui réclamait la révocation et le départ de l’ancien président de Cellnex, Bertrand Kan. Anne Bouverot l’a remplacé. La prochaine étape sera de savoir si TCI obtient un siège au conseil d’administration, comme il l’a demandé dans la presse.

Les réunions les plus attendues cette semaine sont celles de Volvo en Suède, de Rio Tinto au Royaume-Uni et de Deutsche Telekom en Allemagne. Toutes avec des résolutions dissidentes.

Bonne semaine à tous,

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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