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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

Cette semaine, les femmes sont à l’honneur dans l’Hebdo des AG : Agnès Arcier, Présidente de Femmes Administrateurs, est notre Invitée, et Anne-Françoise Bender commente ses travaux de recherche sur le profil des femmes administrateurs en France.Aux jaloux qui feront remarquer qu’évidemment, un tel sujet me fait personnellement plaisir, je réponds : oui bien sûr, mais pas que. C’est aussi un sujet d’actualité.

Cette année, quoi de neuf ? Pas la progression des femmes dans les Conseils – le cap des 40% de femmes était déjà franchi dès 2017 pour la plupart des sociétés. Certaines entreprises ont poursuivi l’effort, pour atteindre la parité 50/50 – mais elles sont peu nombreuses. Le neuf, c’est la façon dont « réseautent » les femmes. Un savoir-faire différent de leurs pairs masculins. Différent, ce qui ne veut pas dire meilleur, bien sûr.

Par exemple, les travaux académiques d’ Anne-Françoise Bender montrent que les femmes s’appuient moins sur leur diplôme, ou sur l’appareil de l’Inspection des Finances ou du Corps des Mines – parce que nous y sommes moins représentées que les hommes, peut-être.

Autre différence : les femmes s ‘appuient moins sur des cercles sociaux liés à un sport ou un hobby. Ce n’est pourtant pas que nous soyons moins sportives – mais le fait est que l’association réseau professionnel / sport est plus souvent un levier actionné par les hommes – par exemple en ce moment à l’occasion de la Fifa, ou de Roland-Garros, ou des matchs de rugby, etc. Et même s’ils sont ouverts aux femmes, de fait les très sélect clubs d’amateurs de cigare ou d’œnologie sont plutôt masculins. En conséquence, quand on appartient à un réseau professionnel de femmes, on sait pourquoi, il n’y a pas d’équivoque : ce n’est pas pour jouer au foot ou savourer de grands vins, mais clairement pour travailler mieux, plus haut, plus vite. Droit au but.

Et une autre différence encore  :  nous avons éradiqué la notion d’élitisme, de parrainage et de liste d’attente, pour être accessibles au plus grand nombre  : pour pousser la porte de la plupart des réseaux féminins, il suffit d’être une femme et d’avoir l’envie d’entreprendre, d’aider et d’être aidée.

Enfin, les réseaux féminins ont rarement un quartier général physique,  nous nous invitons à tour de rôle dans les entreprises des membres du réseau concerné. Du coup, la digitalisation va de soi – aussi parce que ces réseaux ont pour la plupart moins de 10 ans, donc sont « digital-native ».

Bien sûr, toutes ces différences n’ont rien d’exclusivement féminin. Il se trouve simplement que les réseaux de femmes fonctionnent de cette façon. Alors, plutôt qu’appeler tous ces réseaux « Femmes XYZ », pourquoi ne pas les rebaptiser et les rendre mixtes ? Car tous nos « réseautages » très efficaces reposent sur une absurdité originelle : au nom de la mixité, arguant que le « réservé aux hommes » était d’un autre temps, nous les femmes avons créé des réseaux d’influence … exclusivement féminins.  Un anachronisme qu’il serait assez facile de corriger.

   B.H

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