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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

Des dizaines de nouveaux lieux pour les assemblées générales cette année : pourquoi ?

Cette année, les sociétés ont invité leurs actionnaires dans des lieux inédits : les docks d’Aubervilliers (pour Carrefour), la Maison de la RATP (pour Ubisoft). Le Palais des Congrès n’a, jusqu’ici, organisé que 8 « AG », le Carrousel du Louvre 2 : la tradition ne fait plus recette.
Pourquoi ce changement radical ? Le mouvement n’a pas été initié par les actionnaires, principaux intéressés par ces nouveautés : ils sont ni plus ni moins nombreux à se déplacer aux « AG », et, à vrai dire, ont plutôt protesté sur ces changements – à l’AG de Carrefour, par exemple.
Les premiers initiateurs de cette révolution ont été les propriétaires de lieux eux-mêmes. Il est en effet désormais économiquement inconcevable pour le propriétaire d’un lieu de ne pas l’ « exploiter » au maximum : AirBnB est passé par là et a fait prendre conscience à chacun qu’un lieu vide, c’est un bénéfice en moins. De nouveaux lieux se sont ainsi ouverts à l’événementiel, désormais désintermédié, ou intermédié via des opérateurs 100% digitaux tels que notre Invité de cette semaine, kactus.com. La croissance de l’offre tient beaucoup au fait que les lieux des assemblées ne sont plus nécessairement dédiés à des réunions ou des conférences – ce peuvent être des théâtres, des auditoriums de sociétés (comme la Maison de la RATP) qui lorsqu’elles n’utilisent pas leurs salles les louent à d’autres.
En plus d’un choix élargi, la conséquence directe et très pragmatique pour les sociétés a été une baisse des budgets. L’abondance de l’offre a fait baisser les prix. Economiquement, donc, chacun y trouve son compte.
Mais l’aspect économique n’aurait pas suffi. Ce changement répond aussi à une attente sociétale : le point commun entre ces nouveaux lieux est qu’ils sont plus conviviaux, plus propices au débat, moins formels. Les sociétés ont, par ces choix, voulu contrebalancer le poids croissant des règlements, lois et formalisme qui font des « AG » des événements de plus en plus codifiés.
Veulent-elles, de façon encore plus ambitieuse, convaincre les actionnaires de venir plus nombreux le jour J ? rajeunir le public avec ces lieux plus conviviaux ? C’est leur nouveau challenge. La palette des possibles s’est, en 2018, largement ouverte.

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