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La veille de l'Hebdo des AG

L'édito de Bénédicte Hautefort

La vraie nouveauté de ces AG 2018, c’est que le « partage des tâches » est ringardisé : les équipes d’accueil sont mixtes

 

11 Juin 2018. L’Hebdo des AG, cette semaine, fait le point sur la mixité dans les sociétés du SBF120.

Bien sûr, nous traitons toutes les figures imposées. Nous constatons que les femmes se sont bien implantées dans les Conseils dès lors que c’était obligatoire – et sont quasi absentes dans les sociétés cotées en France mais de nationalité étrangère, donc non contraintes par la loi Copé-Zimmerman. Nous comparons aussi les jetons de présence, et nous constatons que les femmes sont moins bien rémunérées – parce qu’on leur donne moins de responsabilités, et que les sièges des Conseils les mieux payés sont encore très masculins. Nous rendons compte des nombreuses questions cette année sur la mixité des actionnaires invididuels, tant de la part des investisseurs institutionnels que des équipes dirigeantes.

Ce qui nous a surpris est ailleurs : la mixité des équipes d’accueil, qui sont la vitrine des assemblées générales, en quelque sorte. Finies, les équipes où les femmes, accueillaient les actionnaires, et les hommes, en costume noir et oreillettes de sécurité Un tiers des « hôtesses » étaient cette année des hôtes, et un tiers des « agents de sécurité » étaient des agentes (à comparer à zéro en 2017). Cette saison d’assemblée est un peu comme la pub Ariel (#partagedestaches), qui ringardise le partage des tâche suivant le genre.

En un an, deux rôles vitrines des entreprises, l’un traditionnellement très féminin, l’autre très masculin, sont devenus mixtes. Pour nous, c’est le signe qu’une profonde transformation des mentalités a tout à coup, cette année, cristallisé. Il est devenu impensable pour une entreprise de projeter une image non mixte.

Les investisseurs et les actionnaires demandent de la mixité parce qu’ils sont convaincus – chiffres à l’appui, l’étude McKinsey que nous présentons ici le prouve – que mixité rime avec meilleure performance. Les entreprises n’en sont pas forcément toutes encore convaincues – sinon les équipes dirigeantes ne seraient-elles pas beaucoup plus mixtes ? – mais elles ont démontré, une fois de plus, qu’elles étaient à l’écoute de leurs actionnaires, et qu’elles avaient compris le message : à partir de maintenant, on mixte.

Après la loi Copé-Zimmerman, cette prise de conscience était le déclic qu’il fallait pour  construire féminisation des équipes de direction et égalité des salaires de haut en bas de l’échelle. Bravo !

B.H.

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