Cette semaine de vacances de Toussaint, l’Hebdo des AG assiste à deux assemblées, toutes deux inédites : ce matin, NHOA, nouveau nom de Engie-EPS, spécialiste du stockage d’énergie qui passe sous pavillon taïwanais ; et après-demain 4 novembre, EUTELSAT, l’opérateur de satellites qui aborde son assemblée avec une double incertitude sur son actionnariat, après avoir rejeté l’offre de Patrick Drahi, et son management, avec l’annonce du départ de Rodolphe Belmer pour ATOS. Un niveau d’instabilité jamais vu.
On le sait bien : quand on veut faire passer un sujet délicat, on le fait pendant les vacances scolaires, quand personne ne regarde. Evidemment, c’est le moment où l’HebdodesAG redouble de vigilance.
NHOA pose la question de la stratégie de l’Etat-actionnaire en matière énergétique. Il s’agit d’un fleuron français du stockage de l’énergie, certes encore petit (122 personnes), dans un domaine affirmé comme stratégique à l’échelle de la nation. L’Etat est l’actionnaire de référence d’Engie et d’EDF, et a donc approuvé cette création d’un concurrent taiwanais d’EDF, qui aurait aussi bien pu acquérir cette activité. EDF a-t-elle fait une offre insuffisante ? Le nouvel actionnaire, TCC, expert du ciment équivalent par exemple de VINCI, s’est-il engagé sur des emplois en France ? ces questions pour l’instant sans réponse seront, espérons-le, abordées en Q&A à l’assemblée qui se tient ce matin à 10.30.
L’assemblée d’EUTELSAT jeudi est un cas inédit. Le président Dominique D’Hinnin ouvrira la séance en ignorant tant son futur actionnaire de référence que son futur directeur général, du moins suivant les informations publiques. BPI contrôle 28% du capital, le reste est en majorité flottant. Les actionnaires sont nerveux : depuis 5 ans, le cours a été divisé par deux, quand le CAC 40 s’est apprécié de 50%. Le cours a bondi le 5 octobre à l’annonce de l’offre d’ALTICE, il est retombé le 20 octobre quand le directeur général a annoncé son départ. A quoi ressemblera une assemblée dans ce contexte ? Réponse en sortie d’AG, le 4 novembre.
A l’agenda des semaines à venir, les assemblées d’ATARI, PERNOD RICARD, FRANÇAISE DE L’ENERGIE et BONDUELLE. Surprise : l’interactivité digitale des assemblées « à huis clos » a disparu en même temps que ce régime d’exception, clôturé le 30 septembre 2021. Pour l’instant, aucune des assemblées programmées ne propose le vote en direct, pourtant expérimenté avec succès chez AMUNDI ce printemps. Et seul PERNOD RICARD prévoit de retransmettre l’assemblée. Les choses ont encore le temps d’évoluer.
Et pendant ce temps … la loi Rixain a été approuvé par les sénateurs le 27 octobre, dans un silence étonnant. Elle promeut les femmes tant en nombre de postes de direction opérationnelle, qu’en égalité salariale. Sur le modèle de la loi Copé-Zimmermann, la loi Rixain, prévoit d’imposer 40% de femmes dans les comités de direction et comités exécutifs en 2030. Elles ne représentent aujourd’hui que 26% des instances dirigeantes.
La chose a été martelée depuis deux ans : la diversité de genre est aujourd’hui le premier indicateur de performance extrafinancière, avant la performance climatique. Mardi 9 novembre, Me Didier Martin et Me Myriam Epelbaum font avec nous le point sur les meilleures pratiques en matière d’indicateurs extra financiers, leurs risques, leurs pièges, et les premiers contentieux.
Bonne semaine !