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La veille de l'Hebdo des AG

L’Edito de Bénédicte Hautefort

Serge Godin chez Alstom : l’esprit d’entreprise avant tout

L’été, le dialogue entre actionnaires et sociétés se déplace des sujets de gouvernance, aux chiffres : c’est la saison des résultats semestriels. Pendant ce temps, discrètement, se tiennent pourtant des assemblées générales importantes. Nous en sommes à 18 assemblées « additionnelles » depuis juin, un record. On parle beaucoup de rémunération, mais pas que.

Alstom, le 28 juillet, a tenu l’assemblée qui boucle la dernière étape du rachat de son concurrent canadien Bombardier, initié début 2020. Alstom devient ainsi le leader mondial des trains – nos fameux « TGV », dont nous Français sommes si fiers. La Caisse des Dépôts et des Placements du Québec, désormais premier actionnaire du groupe. De façon atypique, l’institution canadienne a choisi pour se faire représenter au Conseil quelqu’un qui n’est ni un de ses dirigeants, ni un expert du secteur, mais un entrepreneur chevronné : Serge Godin, fondateur de la SSII canadienne CGI. Un choix qui décoiffe : pour un œil extérieur et pragmatique comme celui de ce nouvel actionnaire, la compétence à ajouter à ce conseil composé de grands membres de l’establishment parisien, c’est … l’esprit d’entreprise.

Simultanément, une nouvelle salve d’assemblées additionnelles s’ouvre. Vallourec et Ipsos donnent le signal : il s’agit de revoter, en septembre, la politique de rémunération de leurs dirigeants. Les conditions des actions de performance vont changer. On ne sait pas encore le détail. On se souvient des protestations des actionnaires, en 2020, sur les sociétés qui changeaient les règles en cours d’année ; cette nouvelle séquence s’annonce donc à haut risque.

Avant cela, vendredi 6 août, à 10h, ce sera l’assemblée de SEB. Les deux clans cousins rivaux se sont affrontés pour la rémunération du dirigeant, et ce sont les actionnaires qui trancheront.

BH

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