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La veille de l'Hebdo des AG

L'Edito de Bénédicte Hautefort 138

L’Edito de Bénédicte Hautefort 139

Si les ONG se comportent comme des activistes en assemblée, c’est que c’est leur dernier recours pour faire franchir aux entreprises un nouveau cap de gouvernance

Pierre-Yves Gomez, notre Invité cette semaine, fondateur de l’Institut Français de Gouvernement des Entreprise, nous donne une clé : « il faut considérer l’entreprise comme un espace politique comme un autre, qu’il faut gouverner ». Notre Enquête cette semaine le démontre aussi : les contestations en assemblée viennent cette année quasi-uniquement des ONG, qui imposent, avec vigueur voire avec tapage, d’aborder en assemblée la totalité des sujets de gouvernance qui concernent l’entreprise.
Cette année, les protestations en assemblée ne viennent ni des actionnaires individuels, ni des investisseurs, ni des syndicats. Les trois communautés ont été pacifiées, un défi relevé avec succès par les entreprises.
Seules les ONG restent très vocales, en recherche active d’écho dans l’opinion – 11 questions écrites de Greenpeace chez Total ! Malgré le Sommet de la Terre, malgré l’engagement de la France dans COP 21 et COP 22, malgré la création de l’indice Vigeo-Euronext, nos entreprises françaises sont toujours montrées du doigt par les acteurs qui fixent les standards internationaux de la RSE. Ceux-ci ne sont pas encore « entrés dans les mœurs ». Le plus symptomatique est la réaction du public. A chaque intervention d’ONG, les actionnaires présents dans la salle ont la même attitude : d’abord amusés comme par une attraction, et assez rapidement impatients, et hostiles pour ce qu’ils considèrent comme un détournement de l’objectif de « leur » assemblée. Les dirigeants ont une attitude inverse : à l’écoute, traitant ces interlocuteurs avec les égards dus à tout actionnaire.
L’ « événement AG » joue cette année encore son rôle de révélateur. Le calme du débat avec les actionnaires, les investisseurs et les syndicats montre le chemin considérable parcouru par les sociétés. Les revendications bruyantes des ONG soulignent le cap qui nous reste à franchir. Elles nous rappellent que l’empreinte carbone, le travail des mineurs, la dignité des animaux, et plus largement les sujets de RSE, sont aussi des sujets de gouvernance. Il est normal, et souhaitable qu’ils soient abordés en assemblée, et profondément affligeant que leurs initiateurs soient encore tournés par certains (heureusement pas les dirigeants d’entreprise) en dérision.

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