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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort

Le 30 juin, condensé de toute la saison 2021

22 assemblées générales pour cette dernière semaine de juin, qui clôture la saison 2021. Calendrier dense, apaisement, moral au beau fixe et … grincements sur les rémunérations de dirigeants : la dernière semaine de juin est un condensé de la saison.

D’abord un calendrier dense, très dense, qui ne facilite pas la vie de l’actionnaire. 7 assemblées se sont tenues le 29 juin, 11 assemblées le 30 juin. Les actionnaires qui voulaient les suivre ont été contraints de faire des choix. C’est le revers de la médaille du « tout digital » : les salles physiques ne sont plus là pour jouer le rôle de régulateurs naturels du calendrier. La saison 2021 s’est déroulée en un temps record, avec de nombreuses journées à plus de 5 assemblées et aussi de nombreuses autres sans aucune. Depuis de nombreuses années déjà, les associations d’actionnaires supplient les entreprises de se coordonner ; un espoir pour 2022 ?

L’apaisement qui a marqué le printemps 2021 s’est illustré cette semaine, avec les assemblées de débouclage des conflits Scor, Suez, Lagardère, suivis de près par l’opinion publique depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. A Suez, le directeur général Bertrand Camus a ouvertement exprimé son amertume, et a répété « Suez et Veolia sont concurrents aujourd’hui, et le seront demain et pour longtemps» ; il avait déjà annoncé son départ pour la fin d’année. A Scor, Denis Kessler s’est exprimé en creux : officiellement, il a rendu hommage au « comité exécutif expérimenté » qui pilotera le groupe, maintenant qu’il choisit de ne pas conserver la direction générale ; mais il ne cite pas le directeur général qu’il n’a pas choisi, Laurent Rousseau. A Lagardère, Arnaud Lagardère, à l’inverse, a exprimé « sa fierté de présenter aux actionnaires cette transformation » et s’est dit « sans nostalgie et tourné vers l’avenir ». Trois salles, trois ambiances.

Les sociétés les plus éprouvées par la crise sanitaire ont bouclé leur restructuration, et voté la semaine dernière les dernières étapes. Europcar a validé les changements de sa gouvernance et notamment la nomination d’Alexandre de Juniac comme président ; Prologue a finalisé le 30 juin son rapprochement avec O2i, opération qui avait initialement été réalisées sous forme d’OPA en 2014 mais avait ensuite fait l’objet d’un avis défavorable de l’AMF en 2020. Marie Brizard a mené une assemblée sereine, s’appuyant sur de bons résultats financiers, comme ShowroomPrivé, après l’entrée au capital de Carrefour en 2020.

Un bémol : la rémunération des dirigeants, jusqu’au bout de la saison, a posé problème, dans des sociétés de toutes tailles. A Scor, la rémunération de Denis Kessler pour 2020 est passée de justesse, comme sa rémunération du premier semestre 2021 ; comme tous les ans. Plus surprenant, à Metabolic Explorer, société auvergnate spécialisée dans la biofermentation, les rémunérations ont été votées à courtes majorités, sans que les montants ni les critères expliquent cette contestation.

L’agenda des assemblées se focalise à présent sur les assemblées « additionnelles ». Demain 6 juillet, Kering tient une assemblée pour rehausser le cours plafond de ses rachats d’actions : leur cours a trop monté depuis que les actionnaires l’ont fixé, en avril. Un problème de riche. Puis viendront les assemblées des sociétés à exercice décalé : Rémy Cointreau et Alstom. Et dans la foulée commenceront, le 25 juillet, les premières publications semestrielles. Bonne semaine !

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