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La veille de l'Hebdo des AG

L’Edito de Bénédicte Hautefort

Les auditeurs sortent de l’ombre

Les auditeurs sortent de l’ombre
EYDeloitteKPMG : les auditeurs, cette année, sortent de l’ombre et n’hésitent pas à employer les grand moyens. Il est sain d’informer les actionnaires, mais ces alertes sont pour l’instant en ordre dispersé. Pour une même situation, le même auditeur a un comportement différent suivant les sociétés. La prochaine étape sera sans doute le renforcement des exigences des auditeurs, pour redonner aux assemblées d’actionnaires leur sens premier : approuver les comptes. Ce n’est plus automatique
Solutions 30, la société qui installe les compteurs Linky, l’auditeur EY a indiqué “ne pas être en mesure de formuler une opinion sur ses comptes annuels 2020”. Un peu plus tard, il a affirmé avoir été limité dans ses travaux, accusation gravissime. Solutions 30 a fait appel au Tribunal de Commerce, qui a mandaté la semaine passée Didier Kling, président de la Chambre de Commerce de Paris, pour aider Solutions 30 à trouver un autre « réviseur d’entreprise » (c’est le terme pour l’auditeur de sociétés basées au Luxembourg). 
Hopscotch a vu ses comptes certifiés par KPMG, mais avec réserve, du fait que la société avait dépassé ses « covenants » bancaires, même si elle l’a expliqué et a été recapitalisée. A Vallourec, qui avait aussi dépassé ses covenants en 2020, le même KPMG n’a pas émis de réserves ; ni Deloitte, co-commissaire aux comptes.
Deloitte a été plus sévère pour Atos. L’auditeur a émis des réserves parce que l’auditeur n’avait pas finalisé à temps des travaux additionnels, portant sur l’application de la norme IFRS 16 par deux filiales américaines. L’opinion publique a lu trop vite, elle a compris que Deloitte refusait de certifier et les actionnaires ont rejeté les comptes, une décision jamais vue dans le CAC 40. En assemblée, Atos a donné la parole à ses auditeurs, longuement.

Cette bonne pratique devient rare.En assemblée d’actionnaire, l’exposé des auditeurs est chaque année plus court. Cette année, moins de 5 minutes en moyenne leur sont accordées. Dans les « AG à huis clos », près d’une société sur cinq n’a pas donné la parole à ses commissaires aux comptes, leurs rapports étant présentés par le directeur financier ; et une sur dix n’a pas du tout présenté ces rapports, mentionnant (et même pas toujours) qu’ils sont sur le site. Faire un peu plus de place aux « CAC » dans le débat actionnarial,pourrait sans doute apaiser la situation.

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