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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort

Mes AG de la semaine

Mes AG de la semaine

19 avril 2021. Cette semaine est le vrai coup d’envoi de la saison : plus de vingt assemblées les 4 prochains jours, dont … la moitié le même jour, jeudi 22 avril. Le calendrier est vraiment un casse-tête pour les actionnaires.

Les premières assemblées, au cours des quinze jours écoulés, ont donné le ton : « people » entrants dans les Conseils d’administration, formats de réunion hésitant entre les différentes options digitales et « présentielles », débat croissant sur les sujets Climat, contestation croissante sur les rémunérations au moment des votes. Plus que jamais, les assemblées d’actionnaires sont la caisse de résonance de l’opinion publique.

L’opinion a un faible pour les « personnalités ». Cette semaine, elle est servie : les nouveaux élus des Conseils du CAC 40  sont … des patrons du CAC 40 autour de la table. Chaque nomination prise isolément fait sens. Mais à l’échelle de la place, les liens croisés se multiplient, à contre-courant des attentes des actionnaires, qui réclament des administrateurs indépendants.  Rien qu’au cours des derniers jours, Société Générale a coopté Henri Poupart Lafarge, PDG d’Alstom, Legrand annonce l’arrivée de Jean-Marc Chéry, patron de St Micro Electronics Sanofi), celle de Gilles Schnepp, président de Legrand et Danone. Ils emboitent le pas à TotalAxa Air Liquide, Veolia qui cette année accueillent tous à la table du Conseil un, voire deux autres dirigeants du CAC 40.

L’opinion publique aime bien qu’on lui rende des comptes. Pour les assemblées d’actionnaires, c’est pareil. Phitrust a obtenu de Danone l’inscription d’un « point à l’ordre du jour », une première en France : chaque administrateur devra, devant les actionnaires, exprimer son point de vue personnel sur la stratégie et le plan de relance de la société. Comment vont-ils répondre ? l’un après l’autre ou collectivement, par visioconférence en direct ou via un communiqué de presse ? avec ou sans divergences internes ? réponse le 29 avril.

L’opinion publique, en ce moment, s’inquiète beaucoup de la crise sanitaire. La plupart des sociétés ont opté pour le format « à huis clos » pour tenir leur assemblée, et jusqu’ici aucune n’a essayé de trouver un juste milieu, entre confinement volontaire et présentiel « comme avant ». Dassault Systèmes innove, en proposant cette semaine d’organiser son assemblée le 26 mai « en présentiel », mais pas comme avant : il faudra un test PCR de moins de 3 jours.

L’opinion publique, enfin, s’enflamme volontiers sur les sujets de rémunération. Et les investisseurs, de même. Sur une trentaine d’assemblées tenues depuis le début de cette année 2021, 1 résolution a été rejetée, à Sartorius, et 15 autres sont passées de justesse – comme à TF1 ces derniers jours. En d’autres termes, dans une société sur deux en moyenne jusqu’ici, les actionnaires ne sont pas du tout contents des « bonus » proposés pour les dirigeants.  Ceux-ci ne peuvent pas se permettre un conflit sur ce terrain. Michel de Rosen, président, entre autres, de la biotech DBV, l’a bien compris : la société est la première à proposer de soumettre au vote la rémunération de tous les membres du comité exécutif – elle n’y est pas du tout obligée. Le jour de cette annonce, le cours a enregistré la plus forte baisse de Paris. Mais cela n’a peut-être rien à voir.

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