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La veille de l'Hebdo des AG

L’édito de Bénédicte Hautefort

L’AG du « monde d’après » sera-t-elle à huis clos ?

Depuis les ordonnances du 26 mars dernier, les sociétés cotées ont le choix : pendant la période de confinement, elles peuvent tenir leurs AG à huis clos, avec un webcast en direct, ou les reporter, jusqu’au 30 septembre, pour conserver l’événement physique.

Depuis trois semaines que nous sommes « confinés », les sociétés ont commencé à se positionner. L’hésitation prévaut. La publication des ordres du jour est retardée, avec un brusque décalage – le rythme a été comparable à 2019 jusqu’au 16 mars, puis s’est brutalement ralenti : les sociétés attendent le dernier moment. Pour celles qui sont obligées de se positionner, à cause de leur calendrier, l’hésitation prévaut aussi : les sociétés sont aussi nombreuses à opter pour le huis clos que pour le report.

Les sociétés du CAC40 ont davantage tendance à reporter leur AG qu’à la tenir à huis clos ; mais aucun critère ne permet aujourd’hui de prévoir leurs choix. Ce n’est lié ni à la structure d’actionnariat, ni à l’affluence habituelle des actionnaires individuels : Sanofi, qui réunit chaque année plusieurs milliers de personnes, a choisi de tenir son assemblée à huis clos, tout comme Vivendi, Unibail, Schneider Electric et Bouygues ; L’Oreal, LVMH, Kering, Accor, Atos, ont choisi de reporter.

L’hésitation viendrait-elle d’un manque de confiance dans la technologie ? Vallourec ce matin a démontré qu’il était possible de tenir une AG à huis clos avec (presque) la même convivialité qu’un événement physique, et une exécution impeccable, avec des intervenants multiples en video et en audio, tous en direct ; les actionnaires ont posé leurs questions (presque) comme d’habitude, en direct, par chat. Seuls les votes ne se font pas encore en direct. Fait remarquable : le webcast comptait plus de deux fois plus de personnes connectées que de personnes présentes habituellement lors des assemblées de Vallourec. De quoi faire réfléchir tous les responsables des relations actionnaires, toujours en quête d’idées pour dynamiser le dialogue.

A l’heure où de nombreux augures prédisent un « monde d’après » radicalement différent du « monde d’avant », l’événement AG aussi se réinvente. A l’heure où nous avons tous appris à nous réunir digitalement, le « monde d’après » ressemblera peut-être à l’assemblée Vallourec de ce matin. Ou pas.

Prenez soin de vous,

B.H.

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