Depuis le début du mois, Cogelec, Netgem et Supersonic Imagine sont passées d’EuroNext à EuroNext Growth – trois de plus. Tivoly, Microwave leur emboitent le pas, avec des projets de transferts annoncés pour les prochaines semaines. Et le 6 octobre, c’est sur ce marché qu’Ecomiam, leader de la distribution de produits surgelés, a choisi de s’introduire.
Un peu d’histoire. EuroNext Growth a 15 ans – 2005 est l’année de création d’AlterNext, ancien nom d’EuroNext Growth. EuroNext, qui fête cette année ses 428 ans ( !) a été alors la première du monde à créer une place de marché dédiée aux valeurs moyennes.
Elle rassemble aujourd’hui plus de 200 valeurs, et s’agrandit chaque année.
En 2019, 8 sociétés se sont introduites sur EuroNext Growth, à comparer à 2 sur Euronext (les très médiatiques opérations Française des Jeux et Verallia). Depuis début 2020, elles sont déjà 5 : Munic, société d’intelligence artificielle spécialisée dans l’automobile, Paulic Meunerie, spécialiste des farines atisanales, Energisme, plate-forme Saas permettant de réduire les dépenses énergétiques, Ordissimo, solution technologique dédiée aux seniors, et ce mois-ci Ecomiam.
A cette liste s’ajoutent les sociétés qui passent d’EuroNext à EuroNext Growth. Avant le mouvement massif de cet automne, 2020 avait déjà vu le transfert de Geci International, Pixum Vision, Archos et Mr Bricolage.
Au total, on peut penser que 2020 sera encore une bonne année pour EuroNext Growth. Et pourtant, ce n’est pas facile d’être cotée quand on est une valeur moyenne. On aurait pu penser qu’elles seraient nombreuses à jeter l’éponge, après les vents de face essuyés en 2019 – la plupart de ces entreprises ont, au mieux, assuré la stabilité de leur cours de bourse, quand les grandes valeurs du CAC 40, plus liquides, affichaient des +20%. On aurait pu penser aussi que les dirigeants de ces entreprises seraient tentés de se financer plutôt par le capital-investissement – les « packages » pour les dirigeants y sont en général plus élevés.
Alors, qu’est-ce qui les motive pour entrer sur EuroNext Growth et y rester ?
Le premier moteur est l’attrait irremplaçable de la Bourse : à l’international, être coté en bourse donne une image rassurante et une notoriété immédiate. Le coût de cotation n’est pas seulement celui de l’accès à un financement, c’est aussi l’accès à un statut.
Le second moteur, tout aussi important, est spécifique à EuroNext Growth. Cette place de marché est régulée et non réglementée, ce qui est une grande nuance : le même devoir de transparence pour les actionnaires, mais pas d’obligation d’information trimestrielle, plus de « DEU », plus d’IFRS, et un coût de cotation bien moindre. EuroNext, la vieille dame de 428 ans, a bien compris où aller chercher la croissance.