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La veille de l'Hebdo des AG

L’ édito de Bénédicte Hautefotrt

L’avion Skylander, la succession d’Ipsos et le dividende de BNP Paribas la même semaine : 3 assemblées hautes en couleur

 

Deux points communs entre ces trois assemblées : elles se sont tenues la semaine dernière, et en présentiel. Pour le reste, trois événements totalement différents.

La semaine de la gouvernance a commencé par un bras de fer.  Le 20 septembre, les actionnaires de la société aéronautique Geci International ont choisi de résister par l’abstention; seulement 15% de quorum réuni. Serge Bitboul le fondateur ne détient plus que 5% du capital, la politique de la chaise vide aurait pu marcher. A la fin des années 2000, des milliers d’actionnaires individuels ont financé l’avion Skylander, qui devait faire renaître l’industrie lorraine et n’a jamais vu le jour. La filiale de Geci chargée de ce développement a déposé le bilan. Plutôt que jeter l’éponge, les actionnaires de Geci essaient de bloquer le système en ne votant pas.  Serge Bitboul est en train de gagner la bataille. Arguant du défaut répétitif de quorum, il a fait nommer en juin 2021 un mandataire ad hoc. Les comptes 2019 ont alors pu être clôturés, et à présent, les comptes 2020 sont aussi clôturés, même avec 15% de quorum. Les résolutions passent de justesse, mais elles passent. En particulier la rémunération de Serge Bitboul, en hausse de 30%. Leçon de l’histoire : pour exprimer sa voix, s’abstenir n’est pas la bonne tactique.Changement de décor le 24 septembre. Au Carrousel du Louvre, BNP PARIBAS a réuni ses actionnaires, en présentiel, pour voter le versement d’un dividende additionnel, comme annoncé lors de la présentation de ses résultats semestriels le 30 juillet. Le dividende additionnel est voté à la quasi-unanimité, et porte le taux de distribution de 50%. Les actionnaires sont heureux.

Demain 28 septembre, Nathalie Roos sera nommée directrice générale d’Ipsos. Une grande pointure de l’Oréal, à la tête d’un des leaders mondiaux des études de marché. L’aboutissement de deux ans d’annonces au compte-goutte, depuis que le fondateur Didier Truchot avait commencé à parler de sa succession. Le 27 mai lors de l’assemblée annuelle, il était trop tôt ; pourtant, à peine deux mois plus tard, le 28 juillet, c’est le moment : Ipsos convoque à nouveau ses actionnaires en assemblée générale, le 21 septembre, formellement pour voter la rémunération de la future directrice générale, donc pour la nommer. Les décisions ont été approuvées à l’unanimité. Deux assemblées d’actionnaires la même année, c’est lourd. Le fait est que cela devient la norme : actionnaires et entreprises préfèrent aujourd’hui fragmenter les sujets soumis au vote, pour les traiter à chaud.  Comme il est complexe, le timing des successions ! Nous faisons le point sur ce sujet mercredi 29 septembre, avec Me Masset et Me Epelbaum de Bredin Prat, dans notre Académie de Formation.

Bonne semaine !

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