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La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

Hervé Borensztejn, Managing partner pour l’Europe et l’Afrique, Heidrick & Struggles

Managing partner pour l’Europe et l’Afrique,

« En France, neuf dirigeants sur 10 sont des Français »

« En matière de diplôme, nous donnons un plus aux candidats qui ont fait une formation d’administrateur » 

Merci de commenter ce « point zéro » de notre analyse des profils et compétences des administrateurs du CACAllTradable.

Notre première question porte sur la géographie : qu’il s’agisse de pays d’origine, de pays d’étude, ou de pays de résidence, les administrateurs de sociétés françaises sont toujours dans le triangle France, USA, Royaume-Uni. Il manque, par exemple, l’Allemagne, pour refléter les enjeux stratégiques des entreprises françaises ; ou encore les pays hispanophones ; ou l’Asie. Le brassage géographique ne se fait pas. Comment expliquez-vous cela ?

Le trio de tête France-Etats-Unis-Royaume-Uni traduit la richesse des échanges entre les trois pays. Il manque vraiment l’Allemagne. Cependant, c’est dans les deux sens que le système est plus fermé qu’ailleurs. La proportion d’étrangers dans les Conseils de Surveillance allemands est plus faible qu’ailleurs, peut-être parce que le fonctionnement des Boards en Allemagne est un peu différent des autres pays européens. Les sociétés qui ont des échanges importants avec l’Allemagne vont agir au niveau de leur management plus qu’au niveau de leur Board.

Seconde remarque : les sciences humaines représentent aujourd’hui 10% des diplômes des administrateurs, avec par exemple la graphologie, la sociologie, la psychologie. Est-ce une tendance de fond ?

Cette proportion augmente, et reflète la montée en puissance des DRH dans les Conseils d’Administration ; car après tout le capital humain est l’une des questions les plus complexes à traiter en Board ; donc la fonction RH va de plus en plus chercher des places de Board.

Que pensez-vous de la montée d’autres formations du type design, architecte, artiste, photographe ?

Sur ces métiers, l’intégration dans les Boards est pour moi assez liée à ce qui touche l’expérience Client ; elles vont beaucoup se développer, comme une des expertises du marketing, y compris au niveau du Board dans la redéfinition de l’approche Client, et donc de la Stratégie Marché en fait. S’y ajoute le fait que ces personnes sont par nature créative, et ont la capacité d’apporter au Board une vision différente, ce qui est bénéfique dans un fonctionnement collectif.

Enfin, nous observons une grande diversité des diplômes ; on est loin du stéréotype où les X et les Enarques trusteraient les Conseils d’Administration.

Le diplôme n’est plus un marqueur. On recrute des administrateurs pour leurs compétences professionnelles et pas pour leur diplôme ; on s’y intéresse un peu bien sûr, mais c’est le vécu qui compte. La formation initiale d’un X n’a rien à voir avec le réseau qu’il peut éventuellement ensuite apporter à un Conseil d’Administration ; c’est en général cette promesse de réseau qui intéresse les entreprises. De même pour l’ENA.

En matière de diplôme, nous donnons un plus aux candidats qui ont fait une formation d’administrateur. Ce n’est pas encore un critère sine qua non, mais c’est un point très positif. Entre deux candidats de niveau équivalents, on penchera pour celui qui a suivi une formation d’administrateur, c’est une forme de garde-fou. Incontestablement, c’est une exigence qui va se développer. Au-delà, on essaie surtout d’identifier, pour une situation donnée, les candidats qui par leur expérience opérationnelle ont été confrontés à la même situation dans une autre entreprise : un expérience client particulière, un contexte géopolitique particulier, une transformation digitale, par exemple.

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