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La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

Emmanuel de la Ville

Emmanuel de La Ville, fondateur et dirigeant de l’agence de notation extra-financière Ethifinance.

Biographie : Après avoir travaillé 15 ans dans le développement et la gestion de services financiers en Europe et avoir été notamment Administrateur Directeur Général d’une société en Angleterre, Emmanuel de La Ville a créé Ethifinance en 2004.
Ethifinance est une agence d’analyse et de conseils extra-financiers qui accompagne investisseurs et entreprises dans la gestion des risques et opportunités liés au développement durable, Ethifinance est leader européen dans la notation des PME, cotées ou non cotées. Depuis 2009, elle gère le Gaïa Index, indice composé de 70 Petites moyennes capitalisations.

Comment la gouvernance s’est-elle imposée comme premier critère de l’ana-lyse extra-financière, devant les critères sociaux et environnementaux ?

EthiFinance a été créée en 2004, peu après le scandale Enron. À cette époque, les investisseurs ont logiquement exigé une plus grande efficacité et une plus grande transparence des mécanismes de gouvernance. Au fil du temps, ceux-ci ont été renforcés sur toutes les grandes places financières, la loi Sapin 2 étant, en France, le dernier texte législatif soulignant l’importance de ce sujet.Comment définissez-vous l’engagement actionnarial, une demande en hausse chez vos clients, les investisseurs ?

Né dans les pays du nord de l’Europe, l’engagement actionnarial commence à s’imposer en France. Plutôt que d’appliquer un critère d’exclusion sur leurs portefeuilles, les investisseurs entrent, par notre intermédiaire, en dialogue avec les entreprises.

EthiFinance est spécialisée dans l’analyse extra-financière des sociétés cotées hors CAC 40. De taille intermédiaire, ces entreprises adoptent fréquemment des pratiques moins matures, moins explicites que celles des grands groupes, sans que cela ne signifie que leurs comportements soient déloyaux, loin de là ! Nous les amenons à comprendre les attentes de leurs actionnaires et les incitons à prendre des mesures tant dans la formalisation de leurs engagements que dans leurs pratiques de gouvernance, environnementales ou sociales.

Après le Say-on-Pay et les questions climatiques en 2016, le lobbying respon-sable et la lutte anti-corruption seront-ils les problématiques phares des AG 2017 ?

Les AG reflètent l’état de la réglementation. Ces deux sujets sont bien abordés par la loi Sapin 2 mais les entreprises, déjà, s’interrogent sur leurs propres pratiques.

Il s’agit de parvenir à davantage de transparence et d’intégrité, d’abord par la communication sur les montants engagés et sur les pratiques d’influence, puis par la transparence fiscale.

Pour une agence de notation comme EthiFinance, ce deuxième point soulève un problème doctrinal : élaborer un référentiel accepté par toutes les sociétés cotées qui permette aussi à l’investisseur d’évaluer le risque associé, et pas seulement en France, par le biais par exemple du nombre de filiales sises dans des paradis fiscaux.

En matière de gouvernance, les procédures recommandées ne sont-elles pas trop pesantes pour les sociétés cotées hors CAC 40 ?

En effet, pour les entreprises de taille moyenne, les bonnes pratiques ne signi-fient pas forcément la mise en place systématique de comités d’audit, de rémunération, de nomination… Coûteuses, elles sont parfois disproportion-nées par rapport aux moyens humains. Aussi promouvons-nous le respect du code Middlenext, mieux adapté à ce type de sociétés. L’expertise que nous avons développée à partir de longues années de dialogue avec les ETI et les PME nous permet de maintenir un équi-libre entre le souci de les voir progresser et la réalité de leurs contraintes opérationnelles.

Le rapprochement d’EthiFinance de l’agence de notation Spread Research répond-il à une demande spécifique des investisseurs en dette d’entreprise ?

Oui, et cela vient de deux tendances de fond. La première est celle de politiques d’investissement moins « courtermistes » ; la seconde s’explique par la désintermédiation bancaire. Les investisseurs obligataires ont besoin d’une information plus étoffée sur les risques extra financiers dont évidemment sur la gouvernance des entreprises qu’ils évaluent.
Propos recueillis par Marie Lafourcade

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