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La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

Alexandre Menais

Secrétaire Général du groupe atos

Nous avons développé pour cette AG une appli permettant aux actionnaires de voter de manière digitale suivant un processus sécurisé par la technologie blockchain

Vous tenez à jour en permanence un « panorama de la communication financière des 60 premières sociétés cotées (CAC40 et Next20). Un des premiers effets de la crise de Covid-19 a été la multiplication des communiqués de presse, la séquence habituelle rapport annuel – chiffre d’affaires trimestriel – assemblée générale étant perturbée. Axa, Crédit Agricole ou encore Kering ont publié très tôt leur URD et ensuite un amendement; BNP Paribas, Bouygues ou Veolia ont publié un communiqué et, bien entendu, un avis de convocation rectificatif. Air Liquide, Atos ou Renault par exemple ont attendu de publier leur URD.

En effet, l’aggravation de l’épidémie de Covid-19 a profondément bouleversé les préoccupations des entreprises, en particulier à partir du moment où cette crise sanitaire, qualifiée de pandémie par l’OMS le 11 mars 2020, a entraîné dans son sillage des mesures de confinement et l’arrêt de nombreuses activités. A partir de cette date, les communications se sont accélérées. De nombreuses sociétés ont publié successivement un ou plusieurs communiqués pour informer le marché sur les effets de la crise, y compris postérieurement au dépôt de leur document d’enregistrement universel (« URD »). Certaines ont amendé leur URD. Au fil des semaines, elles ont développé la présentation des impacts de l’épidémie (exposition, impacts financiers et opérationnels, risques associés, tendances et perspectives…) et ont apporté des précisions le cas échéant quant à la révision ou l’abandon de leurs objectifs 2020. Certains émetteurs ont aussi retardé le dépôt de leur URD pour mettre à jour l’information relative aux effets de la crise sanitaire.
Les sociétés, confrontées à une même problématique, ont fait des choix de communication différents, en fonction du calendrier et parfois, de la finalité de l’URD. La question s’est posée par exemple pour les sociétés qui ont modifié l’affectation du résultat, en suspendant ou réduisant le dividende annoncé au moment des résultats annuels, ou encore changé la politique de rémunération des mandataires sociaux. Les sociétés ont tenu un conseil d’administration pour modifier le projet de texte des résolutions ou la politique de rémunération des mandataires sociaux du rapport sur le gouvernement d’entreprise. La plupart ont publié un communiqué à l’issue du conseil. Lorsque ces modifications sont intervenues postérieurement au dépôt de l’URD, s’est posée la question d’amender ou d’actualiser l’URD.
Des sociétés ont choisi de publier un amendement à l’URD, dans un souci de lisibilité, lorsque l’URD est undocument 3 en 1 1 et mis à disposition des actionnaires dans le cadre de l’assemblée, ou encore, en cas d’opérations sur les marchés de capitaux envisagées pour faciliter la réalisation de ces opérations.


Dans les communiqués relatifs aux trimestriels, publiés entre le 20 avril et le 10 mai pour la plupart, le degré de précision sur l’impact Covid est très variable. Accor estime que « les mois d’avril et mai devraient être les plus difficiles de l’année ». Arkema de même. Axa considère qu’il est « trop tôt pour une estimation précise de l’impact sur le résultat », mais détaille, sur une page entière, les effets du Covid sur l’activité. Pour Sanofi, le BPA a augmenté de 15,6%, la moitié de cette augmentation étant liée à la crise du Covid-19 ; mais le groupe pharmaceutique ne donne pas de perspective. Veolia chiffre l’impact de la crise sanitaire sur chacune de ses activités. Air France donne des indicateurs opérationnels permettant de projeter l’activité : -35% au T1, -95% au T2. Air Liquide donne un scenario, avec les hypothèses sous-jacentes, et une partie « perspectives , narrative. BNP Paribas prévoit que « le RNPG pourrait diminuer de 15 à 20% en 2020 ». Arcelor donne des prévisions chiffrées, sous forme de fourchette pour les ventes et les besoins en cash. Atos a publié une mise à jour, révisée à la baisse, de ses objectifs de chiffre d’affaires, de marge opérationnelle et de trésorerie disponible.

Dans un contexte de fortes incertitudes, les sociétés se sont attachées à informer le marché au fur et à mesure qu’elles évaluaient l’impact de la crise liée au Covid-19 sur leurs activités et surtout sur leurs perspectives, en détaillant les mesures opérationnelles et financières mises en œuvre pour y faire face. La granularité de l’information est effectivement très variable d’une société à l’autre.
D’une manière générale, la communication au trimestre de certains émetteurs devient plus précise. A titre d’exemple, des communiqués présentent la performance opérationnelle ventilée par segment d’activités et/ou zone géographique en lien avec l’information sectorielle et un développement particulier est réalisé lorsqu’un segment ou une zone géographique est spécifiquement affecté par la crise. Les sujets de liquidité sont centraux. La situation financière est présentée à date et parfois complétée des mesures prises pour sécuriser les besoins de liquidité, y compris lorsque ces mesures ont été prises postérieurement au 31 mars 2020. Les mesures exceptionnelles adoptées pour faire face à la crise sont développées ou mises à jour par rapport aux précédentes communications (plan d’économie, fermeture de sites, …). Les perspectives et tendances sont actualisées autant que possible (révision ou abandon des objectifs). Le mot du président sert également à faire passer des messages sur l’appréciation de la situation par la société et la manière dont elle envisage la sortie de crise.
La prochaine étape va être la communication semestrielle.
Sarah Bagnon : Compte tenu du calendrier, les résultats du second trimestre seront, le cas échéant, plus significativement impactés que ceux du premier trimestre. Au-delà des comptes, le rapport financier semestriel comprend un rapport semestriel d’activité ou rapport de gestion, dont le contenu sera, dans le contexte actuel, examiné à la loupe.
L’AMF a explicitement demandé aux sociétés de développer la présentation des impacts financiers, stratégiques et opérationnels liés à la crise du Covid-19 et d’actualiser les principaux risques et incertitudes pour le second semestre. Elle invite les émetteurs à donner une information aussi spécifique et détaillée que possible. On peut s’attendre à ce que les commentaires sur les impacts de la crise, ainsi que la description des décisions stratégiques et opérationnelles et des mesures mises en place ou envisagées tiennent une place importante dans les communiqués de presse et les rapports de gestion au semestre.

Par « 3 en 1 », nous visons un document faisant office d’URD, de rapport financier annuel et de document mis à disposition des actionnaires dans le cadre de l’assemblée.

Alexandre Menais est Secrétaire Général du groupe Atos et membre du comité de direction générale. Il est également en charge des Fusions & Acquisitions et des départements juridique, conformité & éthique et gestion des contrats. Il a rejoint Atos en 2011. Auparavant, Alexandre Menais a notamment travaillé pour eBay et Accenture. Titulaire d’un DEA en droit privé et d’un MBA à HEC, il est depuis mars 2019 membre de l’Autorité de la Concurrence.

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