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L’édito de Bénédicte Hautefort

Formation des administrateurs, rémunération des dirigeants, comités RSE, féminisation des équipes : le Code des valeurs moyennes prend position

Le Code MiddleNext vient de publier de nouvelles recommandations. Le « Code des valeurs moyenne » est moins médiatisé que le Code Afep Medef, mais il a une forte influence : aujourd’hui, environ 1000 entreprises s’y réfèrent. 190 sociétés cotées sur les compartiments A, B ou C d’Euronext; et plus de la moitié des sociétés cotées sur EuroNext Growth, alors qu’elles ne sont pas obligées de citer un Code pour décrire leur gouvernance. Autant dire que la publication de nouvelles recommandations est un sujet majeur.

Formation des administrateurs, rémunération des dirigeants, comités RSE, féminisation des équipes : le Code des valeurs moyennes prend position.  Par rapport à leurs grandes sœurs du CAC 40, les valeurs moyennes abordent sans tabou les sujets de formation des administrateurs et de rémunération des dirigeants ; elles mettent les bouchées doubles pour rattraper leur retard en matière de RSE ;  mais elles sont évasives sur la féminisation des équipes. Pour les valeurs moyennes, ce n’est pas ou pas encore un sujet.

Le changement le plus radical est l’exigence de formation des administrateurs. Les administrateurs des « midcaps » sont invités à se former très régulièrement, suivant un plan de 4 à 6 jours de formation par administrateur. Le Code Afep Medef n’a jamais été jusque là, n’a peut-être jamais osé : pour les entreprises du CAC 40, seuls les administrateurs salariés sont systématiquement formés, aux frais de l’entreprise ; les autres doivent se débrouiller seuls. Le Code MiddleNext est plus pragmatique, et les valeurs moyennes montrent l’exemple. Formons le vœu que cette obligation se généralise à tous.

Autre position novatrice, le nouveau Code MiddleNext recommande aux entreprises de comparer la rémunération des dirigeants avec celle de la moyenne et de la médiane des salariés, comme la loi le requiert, mais également avec le SMIC. Cela permettra des comparaisons plus faciles entre ratios d’équité. Les valeurs moyennes, en la matière, ont entendu les remarques faites aux grandes entreprises : dans l’urgence de publier les dits ratios, chacune a défini sa propre méthodologie ; le suivi de l’historique de chacune est lisible, mais les benchmarks peu significatifs. Le Code MiddleNext propose donc un référentiel commun. On peut s’interroger sur la pertinence d’une comparaison avec le SMIC pour les SSII, et les autres métiers de service qui représentent beaucoup des valeurs moyennes.

La création d’un Comité RSE au sein du Conseil, désormais obligatoire pour qui se réfère au Code MiddleNext, est une façon d’obliger les valeurs moyennes à se mettre aux standards des plus grandes. Cela va accélérer les choses : aujourd’hui, seulement un tiers de ces entreprises ont doté leur Conseil d’un Comité RSE. Une situation différente de celle des grandes entreprises : le Code Afep Medef n’impose rien en ma matière, mais de fait les entreprises du CAC 40 ont presque toutes déjà créé un Comité RSE.

Mais en matière de féminisation des équipes, le Code MiddleNext reste flou. Il ne demande pas, comme le Code Afep Medef, de fixer un objectif de féminisation des instances dirigeantes. Et pourtant, à sa parution, le Code Afep Medef avait été fortement critiqué par les différentes parties prenantes, qui auraient voulu un objectif explicite – le pendant pour les comités exécutifs des « 40% de femmes administratrices » de la loi Copé-Zimmerman. Le Code MiddleNext est allé encore moins loin. Les femmes des valeurs moyennes ont encore du pain sur la planche.

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