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La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

Matthieu Simon-Blavier

L’Invité de l’Hebdo

Matthieu Simon-Blavier Managing Director de Georgeson France

Biographie
Diplômé de Psychologie et de l’ESCP, Matthieu a débuté sa carrière chez Pricewaterhouse-Coopers, comme consultant puis manager au sein du département international Corporate Finance.Après une expérience entrepre-neuriale dans le secteur financier, Matthieu a rejoint Georgeson, leader mondial de Governance and engagement Advisory (conseil gouvernance aux émetteurs et proxy solicitation).
Depuis plus de 10 ans, Matthieu dirige l’équipe française et accompagne les émetteurs français tant dans le cadre de leurs assemblées générales, que des offres publiques et des situa-tions conflictuelles (proxy fight).Georgeson accompagne des milliers d’émetteurs dans le monde et aide en France plus de 20 grandes entreprises cotées. En 2011, Matthieu a obtenu le Certificat IFA/Sciences Po d’ad-ministrateur de société et en 2016 a participé à un governance executive program de Harvard Business School.
Georgeson est un cabinet qui existe depuis 80 ans, d’origine américaine. Son coeur de métier est, d’une part, la sollicitation des actionnaires, dans le cadre des assemblées générales et d’offres publiques, d’autre part, le conseil en gouvernance. Depuis plus de dix ans, nous conseillons une quinzaine de sociétés du CAC 40 et une dizaine de sociétés du Next 80, de grandes entreprises au flottant significatif, qui ont un enjeu de validation de leurs assemblées générales et d’approbation de leurs résolutions.

A l’ouverture de cette saison des assemblées générales, observez-vous une modification dans le comportement des investisseurs non-domestiques, notamment américains –après l’élection de Donald Trump- ou britanniques –après le Brexit ?

Je ne vois pas de changement dans la matière de voter et sur la réactivité des investisseurs domestiques ni d’attachement à des points précis. Cependant, en ce tout début de période d’assemblées, nous manquons encore de track record.De mon point de vue, les effets des facteurs géopolitiques ne peuvent être ressentis que dans un contexte d’investissement. Georgeson France traite des votes en assemblée générale. A ce titre, nous n’avons pas encore la visibilité d’une baisse de la participation des investisseurs britanniques, américains qui aurait un impact sur le capital des entreprises françaises.

Vous avez cependant noté une différence de comportement dans le type de relations qu’ils entretiennent avec leurs émetteurs.

Les investisseurs non-domestiques et notamment les britanniques se révèlent moins disponibles pour un dialogue et une vraie communication avec les émetteurs avant la tenue de l’assemblée générale. Est-ce le fait d’interroga-tions du secteur financier face au Brexit ? Ou alors d’un moindre intérêt pour les entreprises françaises, du fait d’un éventuel désinvestissement ? Ou encore le résultat des progrès de gouvernance de nos sociétés françaises, qui justifie moins de temps d’analyse ? La moindre disponibilité des investisseurs peut en effet être interprétée positivement : nombre d’émetteurs ont déjà réalisé de tels progrès dans leur gouvernance que les résolutions présentant des difficultés sont rares, les investisseurs sont donc plus sereins. Comment s’équilibrent les différents facteurs qui expliquent leur comportement, je l’ignore. Les émetteurs requièrent l’avis des investisseurs sur des résolutions complexes, chronophages, notamment celles concernant les rémunérations dont le mode et la présentation sont, en France, très différents de ceux pratiqués ailleurs

De vos contacts avec investisseurs non-domestiques, quel sujet majeur ressort dans leurs attentes à l’égard des sociétés françaises ?

es éléments nombreux et différents. Je ne cherche pas à trouver des justifications de contexte ou d’ordre géopolitique, j’en reste aux explications objectives.D’abord, les étrangers comprennent mal la loi Sapin 2. Un exemple : en 2017, un vote ex-post non contraignant coexiste avec un vote ex-ante contraignant mais, l’année prochaine, le vote ex-post deviendra contraignant. Le risque est évident : les étrangers s’en remettent aux proxy advisors, avec le risque de radicalisation des votes induit. Certains investisseurs parviennent à suivre et comprendre cette « cuisine à la française » mais ils sont minoritaires.Ensuite, je pense aux émetteurs, et ils sont nombreux, qui ont modifié leurs rémunérations en cette période « pré-Sapin 2 », soit en ajoutant un élément spécifique, soit en refondant entièrement la rémunération des mandataires sociaux et des dirigeants. Enfin, n’oublions pas les sociétés, nombreuses elles aussi, qui ont connu en 2016 des départs entraînant droit à indemnités ou assortis de clauses de non-concurrence. Ce dernier cas aussi est examiné avec attention tant par les proxy advisors que par les investisseurs.

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