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La seule qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous des sociétés cotées : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

La veille de l'HebdodesAG

La seule veille qui repose sur la présence effective à TOUS les rendez-vous de 700 sociétés cotées en France et à l'étranger : assemblées générales annuelles et extraordinaires, présentations de résultats semestriels et annuels, investor days

L'invité(e) est :

L’invité : Aldo Sicurani

« Il faut impliquer beaucoup plus activement les Français dans le financement de notre économie »

Délégué général de la F2iC – Fédération des investisseurs individuels et des clubs d’investissement

Quelle est la situation de l’actionnariat individuel en France aujourd’hui ?
L’actionnariat individuel représente 10% du capital des sociétés cotées, vs 30% en 1992. Le nombre d’actionnaires est stable à 3 millions d’individus : la part de chacun a été, en moyenne, divisée par 3, et le montant unitaire par bien plus, si on tient compte du fait que le capital des sociétés françaises a, pendant la même période, quasiment doublé. L’actionnariat individuel traverse une crise profonde tant il est secoué par quatre chocs majeurs :
– accélération de la récurrence des crises boursières et une très forte hausse de la volatilité des actions ;
– alourdissement sans précédent d’une fiscalité du capital qui tend à privilégier la rente plutôt que la prise de risque et l’investissement ;
– développement de l’intermédiation au détriment de l’investissement en direct ;
– stigmatisation de l’actionnaire qualifié au mieux de rentier ou de profiteur.
La combinaison de ces facteurs a non seulement provoqué la diminution significative du nombre d’actionnaires en France mais a également contribué à accélérer son vieillissement. L’âge moyen de l’actionnaire individuel français approche 60 ans. Pire, alors que le nombre d’actionnaires est revenu peu ou prou à son niveau de 1992, l’influence des épargnants est beaucoup plus faible. En 1992, les particuliers détenaient en direct près de 30 % du capital des sociétés françaises cotées contre à peine 10 % aujourd’hui.
Cette situation est-elle irrémédiable ?
Heureusement non. Il y a une véritable prise de conscience de la part de tous les acteurs qu’il faut de nouveau impliquer beaucoup plus activement les Français dans le financement de notre économie. A commencer par les épargnants eux-mêmes stupéfaits par la chute des rendements de leurs placements traditionnels. Ainsi, la dernière édition de l’étude BlackRock Investor Pulse France montre que les Français estiment que la part des liquidités dans leur épargne est trop importante. S’ils n’agissent pas, c’est par prudence excessive et ignorance. C’est donc sur ces deux leviers-là qu’il faut agir. Pas seulement sur la fiscalité, qui a été largement abordée lors du colloque de l’ANSA, le 14 juin, et dont Michel Rollier, son président, s’est fait l’écho dans vos colonnes.

Comment faire ?
Il faut insister sur l’éducation, en particulier envers les jeunes. Les particuliers doivent comprendre qu’il ne peut y avoir de rendement sans risque ; que ce risque est nécessaire ; sain même. Pour cela, il faut insister sur le rôle du dividende dans la performance d’un placement. Quant aux jeunes, il faut les amener progressivement à l’investissement. C’est pour cela que nous proposons la création d’un PEA Jeune qui pourrait être ouvert dès l’âge de 16 ans avec un plafond de 25 000 €.

Vous êtes donc optimiste ?
Raisonnablement. Tous les ingrédients sont là. Nous avons la chance d’avoir un marché vaste et divers, une épargne abondante en mal de placements et de belles entreprises souvent désireuses de diversifier leur actionnariat. De surcroît, l’actualité donne une chance unique à la Place de Paris de regagner des positions qu’elle a perdues souvent sans vraiment combattre. Laissons les épargnants jouer pleinement leur rôle.

Propos recueillis par Bénédicte Hautefort

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